Le système est aujourd’hui largement dématérialisé et repose principalement sur une chose: la confiance. Vous avez confiance dans votre banque pour bien tenir ce registre et pour qu’elle ne vous pique pas quelques centimes à chaque transaction par exemple. Vous avez aussi confiance dans les Etats qui régulent la quantité d’argent en circulation et donc la valeur d’une monnaie.
Mais qui dit centralisation, dit pouvoir, dit parfois… abus de pouvoir. Cette confiance que vous portez aux banques et aux Etats peut très bien être trahie. Et c’est exactement ce qu’il s’est passé à plusieurs reprises dans l’histoire, comme en 2007-2008 lors de la crise financière des subprimes.
C’est précisément dans ce contexte que, le 31 octobre 2008, un certain Satoshi Nakamoto publie un article dans lequel il annonce la création d’un système de paiement électronique en peer to peer: Bitcoin. L’objectif principal de ce système, c’est de se débarrasser de tout organisme central. N’importe qui est libre de faire ce qu’il veut avec son capital sans passer par une banque ou un Etat.
C’est une vraie révolution, ne serait-ce que pour les quelque trois milliards de personnes sur Terre qui n’ont pas accès au système bancaire. Depuis Bitcoin, des dizaines d'autres projets de cryptomonnaies ont vu le jour, dont le plus connu est Ethereum.
Un peu comme Wikipédia. Ce n’est pas une personne ou une institution qui rédige la plus connue des encyclopédies en ligne. N’importe qui peut rédiger, compléter ou corriger un article. De même, dans le système cryptomonétaire, ce n’est plus la banque qui tient le registre des transactions, mais un grand nombre d’utilisateurs.
Le système est basé sur la technologie dite des blockchains, soit une chaîne de blocs:
Chaque bloc contient un certain nombre de transactions ainsi qu'une empreinte de toutes les transactions précédentes.
Les utilisateurs sont chargés de vérifier ces transactions, grâce à leurs ordinateurs.
Une fois que c’est fait, le bloc est validé et ajouté à une chaîne de blocs décrivant les transactions précédentes.
Et ainsi de suite: cette chaîne de blocs, c’est l’équivalent du registre d’une banque.
Crypto quoi? Les vérifications sont faites grâce à des clés cryptographique, d'où leur nom de cryptomonnaies. Pour inciter les gens à participer à la validation des transactions, en mettant à disposition la puissance de calcul de leurs ordis, il existe un genre de système de récompense. A chaque nouveau bloc créé, un certain nombre de bitcoins sont mis en circulation. On dit qu’ils sont minés.
Les règles du jeu sont les suivantes: pour faire la preuve qu'ils ont dédié une importante puissance de calcul au système, les utilisateurs doivent résoudre avec leurs ordinateurs des puzzles mathématiques complexes.
Pour chaque bloc validé, celui qui résout le puzzle le plus rapidement remporte des bitcoins et les frais de transactions associées au bloc.
Mais ce n’est pas si simple. D’abord, il y a un nombre limité de bitcoins à mettre en circulation: 21 millions exactement. Le 4 avril dernier, le seuil des 19 millions a été franchi. Il n’en reste donc plus beaucoup à miner. Et sachez que plus il y a de mineurs, plus la difficulté des puzzles à résoudre augmente.
Les premières années, quand le bitcoin n’était quasiment pas utilisé pour faire des transactions et qu’il ne valait que quelques centimes de dollars, il n’y avait quasi personne sur le coup et le minage était très facile, même avec un vulgaire PC de bureautique. Entre 2013 et 2017, c’est devenu un peu plus difficile, mais la valeur du bitcoin a grimpé en flèche, passant de 350 à quasi 20’000 dollars.
Bitcoin est très gourmand. Aujourd’hui, il y a énormément de monde sur le coup, c’est devenu une véritable industrie. Le minage du bitcoin nécessite des processeurs totalement dédiés. On sait déjà qu’on devrait atteindre le seuil de 21 millions de bitcoins en 2144. Mais avant de se lancer, il est nécessaire de bien calculer sa rentabilité, le minage est extrêmement gourmand en puissance de calcul, donc en électricité.