Un nouveau cas de maladie possiblement liée à la vape serait à signaler en Suisse, rapporte le Blick. Il s’agit d’une personne admise à l’hôpital cantonal de Schaffhouse en 2018. D’après la direction de l’hôpital, citée par le quotidien alémanique, le médecin-chef de pneumologie assure qu’il ne s’agit pas d’une simple suspicion, mais d’un «cas assez clair». C’est le deuxième cas identifié dans la Confédération, après celui de Winterthour en janvier 2019.
Pourquoi c’est important. La crise du vapotage bat son plein outre-Atlantique, et les investigations commencent à faire émerger quelques coupables, comme l’acétate de vitamine E ou –dernièrement et sans garantie– le diacétyle. En Europe, les cas sont très rares. La Suisse est quant à elle dans une position singulière: sa règlementation est très peu contraignante, mais les détaillants s’approvisionnent dans les pays de l’Union européenne, où les e-liquides sont très réglementée et contrôlés.
Un vapoteur canadien de 17 ans était récemment admis en soins intensif avec une bronchiolite oblitérante: une inflammation pulmonaire aiguë conduisant à l’obstruction des petites voies aériennes. Dans un état critique, l’adolescent échappait tout juste à une double greffe des poumons. Les médecins pensent que le diacétyle pourrait être en cause. Cette substance est utilisée comme agent aromatique dans l’industrie alimentaire et certains liquides pour e-cigarettes. Depuis 2016, l’Union européenne en a banni l’usage dans les produits du vapotage.
Pourquoi on vous en parle. Le diacétyle fait depuis longtemps partie des substances suspectes dans les e-liquides. Mais le cas décrit dans le Canadian Medical Journal Association est le premier qui suggère l’implication du diacétyle dans une maladie pulmonaire associée au vapotage.
Raphaël Pauwaert, 18 ans, est décédé le 6 novembre aux cliniques universitaires Saint-Luc, à Bruxelles, après plus d’un mois de souffrances. Ilico relaye le fait divers. Ce jeune homme est le premier belge à succomber de la cigarette électronique. La déliquescence de ses poumons serait due à l’inhalation d’huile à base de CBD, mais les analyses ne sont pas encore terminées.
Pourquoi on vous en parle. Le 8 novembre, les autorités de santé américaines avaient annoncé avoir probablement découvert la cause des maladies pulmonaires subites qui ont déjà touché plus de 2’000 vapoteurs et causé 39 décès aux Etats-Unis. Une huile de vitamine E ajoutée dans des recharges au cannabis vendues sur le marché noir seraient mises en causes.
L'acétate de vitamine E présent dans certains e-liquides suffit-il à expliquer la crise américaine du vapotage ? | Pixabay / darksouls1
Les Centers for Disease Control and Prevention (CDC) viennent d’identifier un coupable potentiel dans la crise américaine du vapotage: l’acétate de vitamine E. Des soupçons solidement fondés, mais qui laissent encore le champ ouvert à de nombreuses interrogations. Pour commenter ces résultats et identifier les zones d’ombres restantes, nous avons contacté Kasisomayajula Viswanath, chercheur à l’Ecole T.H. Chan de santé publique de l’université Harvard, et Nicholas Nacca, médecin et toxicologiste à l’université de Rochester, co-auteur dans le Lancet d’une récente étude sur les lésions pulmonaires associées au vapotage.
Pourquoi on vous en parle à nouveau. Parce qu’il manque une preuve de culpabilité. L’étude des CDC montre une corrélation entre l’acétate de vitamine E et les cas de lésions pulmonaires associées. La présence de cette substance dans les sécrétions pulmonaires des victimes ne suffit pas à prononcer un verdict de culpabilité.
Homme en train de capoter. | Keystone / AP Tony Dejak
La crise de l’e-cigarette pourrait avoir trouvé son responsable: l’acétate de vitamine E. Les Centers for Disease Control and Prevention (CDC) ont analysé les sécrétions des bronches de 29 patients, tous victimes de lésions pulmonaires associées à l’emploi de produits du vapotage. Selon leur rapport, la totalité des prélèvements présentait des traces d’acétate de vitamine E. Cette substance est connue pour être utilisée comme produit additif dans les liquides de vapotage contenant du THC – la principale substance active du cannabis. Mais les CDC restent prudents: d’autres composés pourraient être impliqués et des études plus poussées sont nécessaires, affirme-t-il.
Pourquoi c’est important. Tous les patients testés par les CDC présentaient des traces d’acétate de vitamine E dans leurs sécrétions bronchiques. Après plusieurs semaines de crise, cette enquête est la première qui fournisse des éléments solides contre un coupable potentiel.
Image d'illustration | Helmut Fohringer / Keystone
Les centres pour le contrôle et la prévention des maladies (CDC) a émis des lignes directrices provisoires pour l'évaluation et les soins des patients atteints de problèmes pulmonaires liés au vapotage ce vendredi 11 octobre aux Etats-Unis, rapporte Statnews. Dans ces recommandations cliniques, cette maladie a été baptisée Evali, pour «e-cigarette or vaping product use-associated lung injury», c’est-à-dire «lésions pulmonaires associées à la consommation de e-cigarette ou au vapotage». Anne Schuchat, directrice adjointe du CDC a par ailleurs déclaré que l’agence américaine travaillait pour inclure Evoli dans une classification publiée par l'Organisation mondiale de la santé.
Pourquoi on vous en parle. Aux Etats-Unis seulement, plus de 1299 personnes ont été atteintes de ce mal mystérieux. Personne ne sait encore avec certitude à quoi est due cette crise sanitaire, même si la consommation d’e-liquides non contrôlés aux THC est mise en cause. Dans sa nouvelle ligne directrice, le CDC exhorte les cliniciens à être très vigilants à l'approche de l’hiver. La grippe et d'autres virus respiratoires comportent des symptômes très similaires à ceux d’Evali. Dans les deux cas, les patients peuvent souffrir d’essoufflement, de sueurs nocturnes, d’un faible niveau d'oxygène.
Les souris exposées pendant plus d'un an à l'aérosol de cigarette électronique à la nicotine ont développé des tumeurs | Keystone / Nam Y. Huh
Des chercheurs de l’université de New York ont exposé des souris à de l’aérosol de cigarette électronique chargé en nicotine et montré qu’elles développaient bien plus de tumeurs. L’étude a été publiée lundi 7 octobre dans la prestigieuse revue PNAS, et c’est le Los Angeles Timesqui en parle le mieux. Les 45 souris testées ont été plongées dans un bain de vapeur à raison de 20 heures par jour, pendant plus d’un an. Neuf d’entre elles ont développé des tumeurs, contre une seule chez les 40 souris contrôle, qui respiraient un aérosol sans nicotine ou de l’air normal.
Pourquoi c’est inquiétant. C’est la première étude à montrer de tels résultats. Les chercheurs soupçonnent que la nicotine réagit une fois dans l’organisme pour former un sous-produit cancérigène. Ces données précliniques n’ont absolument rien de définitif mais posent la question des risques chroniques du vapotage de nicotine avec une acuité renouvelée. En Suisse, les e-liquides à la nicotine sont autorisés à la vente depuis le printemps 2018. Dans le contexte d’incertitude actuel, ce résultat résonne comme un appel à la prudence.
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La cause des syndromes est à ce jour inconnue, mais les soupçons se portent vers des e-liquides frelatés au THC. | Pixabay / parhaiberliu
Un adolescent newyorkais de 17 ans est mort vendredi 4 octobre des suites d’une maladie respiratoire liée au vapotage. Il est la plus jeune des 23 victimes de la crise qui frappe les Etats-Unis. D’après le New York Times, l’adolescent du Bronx a été hospitalisé à deux reprises en septembre, pour un syndrome respiratoire aigu consécutif à la consommation de cigarette électronique.
Pourquoi on vous en parle. La crise sanitaire semble liée à la consommation d’e-liquides non contrôlés au THC, mais la cause (huile de THC, acétate de vitamine E, toxique non identifié) demeure inconnue. Le décès d’un mineur a de quoi alimenter la paranoïa dans un pays où le vapotage, très en vogue chez les jeunes, est accusé de servir de porte d’entrée au tabagisme. Le gouvernement américain a déjà annoncé son intention d‘interdire la vente d’e-liquides aromatisés. En Suisse, un seul cas potentiel a été recensé à ce jour, et les médecins s’organisent pour monter un registre.
La crise sanitaire du vapotage bat son plein aux Etats-Unis, avec 18 décès à ce jour. En Suisse, où un seul cas suspect a été rapporté, les pneumologues réclament une vigilance accrue. Le point de la situation dans les deux pays.
Aux États-Unis, la crise des maladies pulmonaires sévères liées à la cigarette électronique prend une ampleur de plus en plus inquiétante. Ce jeudi 3 octobre, les Centres de contrôle et de prévention des maladies (CDC) ont annoncé que le bilan était passé à 18 morts et 1080 malades. En une semaine, 6 nouveaux décès et 275 nouveaux cas ont été recensés. Dans leur précédent état des lieux, en date du 27 septembre, les CDC rapportaient que les trois-quarts des patients – des hommes jeunes, pour une majorité – ont déclaré avoir consommé des produits à base de THC dans les 30 jours précédant les symptômes. Les autorités américaines continuent de recommander l’abstinence, surtout pour les e-liquides au THC.
Pourquoi on vous en parle. Depuis le début de la crise sanitaire américaine cet été, les incertitudes sur les risques du vapotage et les causes des syndromes génèrent un vif débat. La crise alimente les tensions entre les défenseurs de la cigarette électronique, considérée comme un précieux outil de réduction des risques tabagiques, et ceux qui s’inquiètent du manque de recul sur les risques du vapotage à long terme. Le point sur la situation américaine, et ses répercussions en Suisse.
Lésions pulmonaires observées au microscope. | Larsen, 2019, NEJM. Tous droits réservés
Les investigations se poursuivent pour identifier la cause des maladies respiratoires et des décès liés au vapotage observées aux États-Unis depuis cet été. Des médecins de la Mayo Clinic ont examiné les biopsies de 17 patients – dont deux sont décédés depuis – et ont trouvé des signes d’une exposition à des fumées toxiques. Pour les chercheurs, ces résultats (publiés dans une lettre au New England) suggèrent que les patients auraient vapoté des produits contenant des composés nocifs, qui restent à déterminer.
Pourquoi c’est important. Avec 805 cas rapportés la semaine dernière, et un décompte porté à 17 décès, les États-Unis connaissent une «épidémie» de maladies liées au vapotage, dont la cause est inconnue à ce jour.
La cigarette électronique échappe encore à l'interdiction de fumer dans les lieux publics en Suisse. | Keystone / Franziska Gabbert
Le succès du vapotage ouvre une brèche de plus en plus large dans la loi sur l’interdiction de fumer dans les lieux publics entrée en vigueur il y a exactement dix ans dans le canton de Vaud (2010 au niveau fédéral). Le Centre universitaire de médecine générale et santé publique (Unisanté), à Lausanne, publie ce mercredi 2 octobre un bilan satisfaisant de cette première décennie sans tabac et s’inquiète de l’engouement pour les cigarettes électroniques.
Pourquoi c’est important. Vaporettes et cigarettes électroniques sont admises dans les restaurants et les espaces publics. Leurs effets sur la santé sont peu documentés et les industriels profitent du vide juridique actuel. Le projet de loi fédérale sur les produits du tabac et les cigarettes électroniques (LPTab) devrait clarifier la situation. En attendant, Unisanté lance un appel pour que le principe de précaution soit appliqué.
Jeune homme vapotant à Zurich. | Keystone / Christian Beutler
Le cas remonte à janvier 2019: un patient asthmatique de 44 ans souffrant de problèmes respiratoires graves a été admis en urgence à l'hôpital cantonal de Winterthur. Il s’est avéré que le patient vapotait. Ce dernier inhalait un produit sans nicotine, mais avec des arômes. Il n’est, pour l’instant, pas possible de connaître l’ingrédient qui rend l’e-cigarette dangereuse. Il n’existe pas non plus de registre recensant tous les cas suspects. Les pneumologues suisses exigent désormais un tel registre.
Pourquoi on vous en parle. Aux États-Unis, plus de 900 cas de lésions pulmonaires graves et huit décès sont déjà recensés et suspectés d’être liés au vapotage. Il est important de savoir si des lésions pulmonaires similaires ont été enregistrées en Suisse.
Plus de 530 hospitalisations et un huitième mort: c’est le dernier bilan de la vague de maladies pulmonaires pouvant être associées à la cigarette électronique dressé jeudi 19 septembre par le centre de contrôle et de prévention des maladies américain (CDC). Malgré l’augmentation des cas aux Etats-Unis, les spécialistes n’arrivent toujours pas à identifier la ou les substance(s) en cause, relate le New York Times.
Pourquoi c’est important. Les officiels américains sont sous pression pour trouver une sortie à la crise sanitaire qui a démarré en avril avec une accélération cet été. D’un côté, les défenseurs de l’e-cigarette, notamment comme alternative au tabac classique, pressent les autorités à être plus précis sur les liquides à éviter sans pour autant pointer du doigt l’ensemble du marché. Dans leur viseur notamment: les liquides au THC, la substance active du cannabis, impliquée dans une majorité des cas. De l’autre, l’administration Trump cherche à endiguer la crise, notamment en voulant interdire les liquides aromatisés qui attirent toujours plus de jeunes. Au milieu, le CDC recommande d’éviter pour le moment l’e-cigarette, principalement pour les personnes souffrant déjà de maladies pulmonaires. Surtout, il rappelle de se fournir exclusivement chez des vendeurs agréés, et d’éviter les marchands de rue.