Transmutex peut-elle ressusciter le nucléaire suisse?
La NZZ am Sonntag consacre un long article à la start-up genevoise Transmutex, dont Heidi.news a été parmi les premiers médias à parler. L’entreprise développe un nouveau type de réacteur nucléaire au thorium plus sûr que ceux à uranium enrichi et capable non seulement de produire moins de déchets, mais aussi de détruire les plus dangereux des centrales actuelles. Parce que cette technologie a le potentiel de répondre à la fois aux défis de la transition énergétique et de l’environnement, l’entrepreneur Franklin Servan-Schreiber et ses 25 collaborateurs développent cette invention issue des travaux du prix Nobel et ancien directeur du Cern, Carlo Rubbia. Transmutex a levé 8 millions de francs et tissé une collaboration avec l’Institut Paul Scherrer rattaché au domaine des Ecoles polytechniques.
Pourquoi ce n’est pas impossible. La Suisse a fait le choix de sortir du nucléaire après l’accident de Fukushima en 2011. Le peuple l’a confirmé en 2017. Des choix qui reposent beaucoup d’une part sur le risque d’accident, et d’autre part sur la production de déchets hautement radioactifs de longue vie. Basé sur un accélérateur de particules et un matériau sous critique, le thorium, la technologie de Transmutex évite le risque de perte de contrôle des réactions de fission. Elle apporte une solution aux déchets non seulement en produisant beaucoup moins, mais en permettant de se débarrasser de ceux des centrales actuelles. Bien sûr, il reste à démontrer ce potentiel à l’échelle industrielle. Pour peu que les hypothèses de Transmutex se vérifient, ce que le peuple a fait, il pourrait aussi le défaire. Cela vaut la peine de mobiliser la recherche suisse pour creuser cette piste.