Trafigura met fin à ses relations pétrolières incestueuses avec l’élite angolaise
Une page se tourne pour Trafigura dans l’une de ses citadelles, l’Angola. Numéro trois mondial de l’activité, le négociant suisse de pétrole vient de rompre son partenariat avec cet Etat d’Afrique australe, qui a considérablement participé à ses bénéfices durant une décennie. Dans ce pays où la corruption a été érigée en règle (classé 142e sur 180 pays en la matière par Transparency International), la firme domiciliée à Genève était parvenue à nouer d’étroites relations avec l’élite politique et militaire du pétro-Etat. Mais les choses se sont compliquées à partir de 2017, lorsque l’inamovible président José Eduardo dos Santos, au pouvoir depuis 1979, s’est retiré au profit de João Lourenço.
L’actualité. Le 16 avril, Trafigura, qui a réalisé une année record l’an dernier avec un profit brut de 6,8 milliards de dollars, a annoncé son intention de racheter à la compagnie pétrolière nationale angolaise, Sonangol, l’une des plus opaques de la planète, sa participation de 31,8% au sein de Puma Energy. Cette filiale dédiée au stockage et à la distribution de produits pétroliers compte plus de 2500 stations-services, réparties dans 44 pays, surtout en Amérique latine et en Afrique. Trafigura reprend possession de ces actions pour 600 millions de dollars, mais revend simultanément ses activités en Angola à l’Etat pour le même prix.
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