Quand TikTok collecte des données pour le compte de la Chine

Keystone/AP / Kiichiro Sato

TikTok, un aspirateur de données pour le compte de Pékin? Une étude réalisée par la société de cybersécurité Internet 2-0 détaille l’ampleur de la récolte de données utilisateurs sur l’app de partage vidéo et de réseautage social développée par l’entreprise chinoise ByteDance. Radio Free Asia (RFA) s’en fait l’écho.

De quoi on parle. TikTok s’appuierait ainsi sur des autorisations de collecte de données «excessivement intrusives» et «non-indispensables au fonctionnement de l’application», par exemple en récupérant de manière régulière des informations sur le système d’exploitation et toutes les autres applications du téléphone, y compris le presse-papier.

Pourquoi on en parle. La récolte de données, dont le but initial était «d’améliorer l’expérience du consommateur», a depuis plusieurs années pris un chemin inquiétant, insiste l’étude d’Internet 2-0. Et elle vise aujourd’hui essentiellement des fins commerciales, tout en constituant un enjeu de pouvoir.

Caitlin Chin, du Center for Strategic and International Studies (CSIS) à Washington, rappelle que tous les éléments recueillis par TikTok, une fois mis en relation, peuvent révéler nombre d’informations privées. «Les données peuvent montrer avec qui nous sommes en contact régulier, à quelles organisations politiques nous sommes associés ou ce que nous avons l’habitude de faire», précise Caitlin Chin à Radio Free Asia.

Même si les voix critiques estimant que TikTok représente un danger se font de plus en plus nombreuses, les preuves ne sont pas encore assez explicites, relève RFA. De leur côté, les autorités commencent à prendre conscience de la situation. Iront-elles jusqu’à un jour interdire l’app, à l’image de Pékin qui, pour sa part, a banni les réseaux sociaux étrangers du territoire national?

«La Chine veut exporter son modèle autoritaire à l’étranger, dans le but d’étendre son influence partout dans le monde», notamment via ses grandes entreprises de la tech, affirme à RFA Zhang Xiaogang, doctorant en science informatique à l’Université de Nouvelle-Galles du Sud (Australie).

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