abo Pour les restaurateurs, la lumière au bout du tunnel
«Ça revit». Le soulagement est perceptible dans le voix de Philippe Brenger, le jeune patron tatoué de la Brasserie Le Cygne, au centre de Lausanne, quand il contemple sans vraiment encore y croire les quelques clients attablés à l’intérieur de son restaurant, pour la première fois de l’année. Comme lui, ce sont tous les restaurateurs suisses qui respirent depuis ce lundi 31 mai, synonyme de réouverture des espaces intérieurs des établissements de consommation.
Mais que ce fut dur d’arriver au bout du tunnel. «On a frôlé la catastrophe, j’en ai perdu le sommeil», confie le restaurateur, qui compte six employés. Il faut dire que les éléments se sont ligués contre lui: son assurance épidémie lui a versé une somme dérisoire, «car selon elle il s’agit d’une pandémie et non d’une épidémie»; les indemnisations promises en dix jours ont été revues à la baisse et ont mis trois mois à arriver; et quand, enfin, il a pu inaugurer sa terrasse rétrécie, la pluie a dicté sa loi pendant des semaines. «On s’est moqué de nous», peste le restaurateur, visiblement remonté.