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En Ukraine, le risque nucléaire est devenu plus civil que balistique

La centrale Zaporizhzhia et ses six réacteurs nucléaires sont passées sous contrôle russe le 3 mars./EnergoAtom

Après la prise de Tchernobyl, les forces armées russes se sont emparées de la plus grosse centrale d’Europe, Zaporijia. Suite aux bombardements, un incendie s’est déclaré sur le site. L'Agence internationale de l’énergie atomique, (AIEA le gendarme du nucléaire de l’ONU), avait adopté jeudi 3 mars une résolution estimant que l’invasion russe de l’Ukraine «pose des menaces graves et directes à la sécurité des sites» avec «le risque d'un incident ou d’un accident nucléaire qui mettrait en danger la population de l'Ukraine, des Etats voisins et de la communauté internationale». A deux reprises (le 8 février puis le 27 février), Vladimir Poutine a brandi la menace des 7000 armes nucléaires russes. Le risque nucléaire le plus immédiat semble désormais plus civil que militaires.

Pourquoi c’est un cauchemar. Pour la première fois dans l’histoire de l’humanité, des sites nucléaires civils sont plongés au cœur d’une guerre d’artillerie et de missiles. Spécialiste de la guerre psychologique bien plus que des opérations armées, Vladimir Poutine n’ignore évidemment pas la puissance de ce symbole plus tangible maintenant que celui de ses menaces d’armes nucléaires. En prenant consécutivement les sites de Tchernobyl puis de la centrale de Zaporizhzhia après avoir bombardé un entrepôt de déchets nucléaires au sud de Kiev, le maître du Kremlin joue avec le spectre de l’atome dans un pays ravagé par la plus grande catastrophe nucléaire de l’histoire. Il est permis de douter de son contrôle opérationnel réel sur ces infrastructures critiques qu’il vient de plonger dans le chaos de la guerre.

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