VIDÉO - Bébé Yoda nous explique pourquoi les humains ne savent rien faire à la naissance

Tout comme bébé Yoda dans «The Mandalorian», nous, Homo Sapiens, sommes en quelque sorte de vieux enfants. Vous avez sans doute déjà vu des poulains gambader quelques heures après leur naissance. En comparaison, les nouveau-nés humains ont un peu des allures de légumes: après être sortis du ventre de notre mère, nous sommes incapables de marcher, ni même de ramper, nous sommes quasiment aveugles et nous ne savons même pas tenir notre tête sur nos épaules. Pourquoi? La réponse dans la vidéo PopScience ci-dessus...

Sans nos parents pour nous assister constamment, nous ne resterions pas en vie plus de quelques heures… C’est que contrairement à tous les autres animaux, nous naissons totalement immatures. Nous ne sommes pas cuits, en somme.

Pour avoir  l'agilité et la débrouillardise d’un chimpanzé à la naissance, il nous faudrait rester beaucoup plus longtemps dans l’utérus de nos mères, 20 disent certaines études. Alors pourquoi sortons-nous si prématurés?

Parce que nous nous tenons debout ET que nous avons une grosse tête! Exactement comme Yoda, mais en un  plus longilignes, et un peu moins vert, aussi.

Quand nous avons acquis la foulée verticale, au fil de millions d’années d’évolution, cela s’est traduit par un rétrécissement des hanches et donc un rétrécissement du col de l’utérus.

Or, en plus de se mettre debout, nos ancêtres se sont retrouvés, toujours au fil de millions d’années d’évolution, avec un cerveau de plus en plus volumineux, et donc une tête de plus en plus grosse.

Résultat: Sortir un bébé est devenu de plus en plus difficile, voire impossible pour les femmes, de sorte que l’évolution a peu à peu retenu une gestation courte. Une sortie au bout de  seulement neuf mois pour les humains, avant que leur tête ne devienne trop volumineuse pour pouvoir passer dans le col de l’utérus.

Puisque nous sommes nés trop tôt, notre cuisson se termine en dehors du ventre de notre mère. Et puisqu' il y a plein de finitions à faire, nous restons beaucoup plus longtemps que les autres espèces de singes au stade de l’apprentissage, c'est-à-dire au stade de l’enfance.

Nous restons donc jeunes et dépendants bien plus longtemps que tous les autres. Les principales finitions à faire après la naissance concernent bien sûr notre cerveau. A la naissance, le développement du cerveau d’un singe est achevé à 70%, et les 30% restants seront terminés en quelques  mois. Le nôtre n’est développé qu’à 25% et terminera sa maturation seulement vers...25 ans!

Grogu a beau être encore un bébé à 50 ans, il n’en est pas moins déjà sacrément futé.Bébé Sapiens lui ne maîtrise pas la force, d’accord. Mais  même prématuré, son cerveau compte déjà 100 milliards de neurones, Et son cerveau représente déjà 12% de notre poids total, contre seulement 9% pour le cerveau d’un singe, pourtant beaucoup plus mature.

Bref, même prématuré de plusieurs mois, bébé Sapiens est déjà bien éveillé. Et en plus de nous permettre de sortir du ventre de notre mère et donc de préserver l'espèce finalement, l’immaturité de notre cerveau à la naissance revêt un autre avantage :

Cela en fait une matière vraiment très plastique, en perpétuelle reconfiguration, qui se constitue en fonction des stimulations, bien plus nombreuses à l’extérieur de l’utérus qu’à l’intérieur ! Cela favorise donc notre apprentissage: chaque stimulus participe en effet à construire les réseaux de neurones.

D'ailleurs, les neurologues savent aujourd’hui que plus un bébé reçoit de câlins et d’attentions bienveillantes, plus vite son cerveau se développera. Plus il sera intelligent, en somme.

Pour aller plus loin :

-Un article récent de Science et Vie (en libre accès) sur les effets bénéfiques des câlins sur le développement du cerveau et la santé:

https://www.science-et-vie.com/questions-reponses/comment-un-bebe-ressent-il-les-calins-qu-on-lui-fait-55250

-Le pouvoir des câlins sur l’être humain, un documentaire Arte, disponible en ligne jusqu’au 1er juin 2021

https://www.arte.tv/fr/videos/089055-000-A/le-pouvoir-des-caresses/

-Un grand entretien avec Alison Gopnik, Professeure de psychologie cognitive et professeure de philosophie associée à l’université de Californie, à Berkeley, sur les particularités du cerveau des petits sapiens:

https://www.scienceshumaines.com/entretien-avec-alison-gopnik-les-petits-ne-sont-pas-des-adultes-imparfaits_fr_26040.html