Vers un accord «historique» contre la pollution plastique

Déchets plastiques et tortue échouée sur une plage en Indonésie | Keystone / EPA / MADE NAGI

Le moment est historique. Les représentants de 175 pays se sont accordés, le 2 mars 2022, pour œuvrer sur un traité international contre la pollution plastique. Cette décision a été annoncée dans le cadre de l’assemblée pour l’environnement des Nations unies, qui se déroule en ce moment à Nairobi, au Kenya. Mais la patience est de mise: le texte final n’est pas attendu avant 2024.

Pourquoi c’est une bonne nouvelle... Ce traité devrait être juridiquement contraignant. Surtout, son objectif souhaité n’est pas seulement d’améliorer les taux de recyclage et de mieux gérer les flux de déchets plastiques: il est aussi de mettre des freins à la production de plastique elle-même, ce qui pourrait par exemple passer par l’interdiction des plastiques à usage unique. Pour la BBC, il s’agirait d’une des actions les plus ambitieuses pour l’environnement depuis le protocole de Montréal en 1989.

… Mais tout reste à faire. Avant de pouvoir crier victoire, toutefois, tout reste à faire ou presque: écrire le texte et le faire valider par les 175 pays. L’Inde, par exemple, aurait tenté de faire avorter les négociations le dernier jour, révélait le New York Times, en demandant à ce que les actions envisagées le soient sur une «base volontaire» plutôt contraignante…

Surtout, des points cruciaux, comme le financement, devront être éclaircis d’ici 2024. Plusieurs ONG ont d’ores et déjà appelé à faire pression sur les pays riches, à l’origine du succès des plastiques, pour qu’ils aident à résoudre les problèmes engendrés dans les pays en développement, où ces déchets terminent souvent leur vie pour y être recyclés, mettant en danger la santé de travailleurs pauvres.

Au cours de l’assemblée, Jeanne d’Arc Mujawamariya, ministre de l’environnement du Rwanda — pays qui a notamment interdit la fabrication, l’importation et la commercialisation de sacs plastiques il y a plus de dix ans —, déclarait:

«La pollution plastique est une crise planétaire, une menace qui nous affecte tous. Le vrai travail commence maintenant.»

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A lire dans le New York Times (EN)