Ugur Sahin, un des pionniers de l’ARN, dessine les révolutions médicales de demain

A 56 ans, le médecin et immunologiste turco-allemand, fondateur de BioNTech, est considéré comme un des grands pionniers de l'ARN messager. Ici lors d'une cérémonie de remise de prix d'Axel Springer, à Berlin. | Keystone / AP-DPA / Bernd Von Jutrczenka

Il est l’un des pères incontestés de l’ARN messager. Le Pr Ugur Sahin, PDG de la startup allemande BioNTech, a été interviewé dans Le Monde sur l’horizon médical que dessine cette technologie ayant connu son baptême du feu avec la pandémie. Le scientifique – à qui tout le monde prédit un Nobel à plus ou moins brève échéance – indique que ses équipes travaillent sur des vaccins contre la tuberculose et le paludisme, qui devraient entrer en essais cliniques d’ici fin 2022. Le partenariat avec Pfizer, qui a permis d’aboutir au premier vaccin ARN contre Covid-19, se poursuit avec un vaccin à l’essai contre la grippe, déjà en phase clinique. Mais c’est loin d’être tout, car l’ARN est une technologie très versatile, au potentiel médical majeur.

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De grandes ambitions. Les recherches de BioNTech portent aussi sur la mise au point d’un vaccin contre le sida. C’est un défi, car le virus est capable de mutations extrêmes, mais Ugur Sahin estime que l’ARN peut produire une réponse immunitaire assez souple pour protéger du VIH — ou du moins, le contrôler. Mais le projet de cœur du chercheur turco-allemand, oncologue et hématologue de formation, reste la mise au point de vaccins thérapeutiques contre le cancer. Avec l’espoir d’aboutir à une «médecine personnalisée abordable», en s’appuyant sur le système immunitaire du patient au lieu d’utiliser des médicaments (anticorps monoclonaux) qui restent hors de prix. Les résultats pivots sur cette stratégie, actuellement à l’essai contre le mélanome avancé, doivent être connus en 2022.

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