80% des 2,5 millions de bébés qui meurent chaque année dans le monde avaient un petit poids de naissance, soulignent ainsi les auteurs.
Les nourrissons qui survivent sont plus à risque de présenter un retard de croissance et de développer à l’âge adulte des maladies chroniques (diabète, hypertension…).
Réduire les naissances de petit poids est donc un enjeu de santé publique. En 2012, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a ainsi appelé les Etats à agir pour réduire de 30% la prévalence de ces naissances d’ici 2030. Si la tendance actuelle se maintient, cet objectif ne sera pas atteint, préviennent les auteurs du rapport.
Les pays les plus concernés. La plupart (90%) des naissances de petit poids ont été recensés:
en Afrique sub-saharienne (14%)
en Asie du Sud (26,4%)
Cependant seules 13% des données analysées provenaient de ces deux régions, contre 48% issues des pays à hauts revenus. Les auteurs dénonce ce manque d’informations et appellent à la pesée systématique des nourrissons à la naissance. Une information qui manquerait actuellement pour un enfant sur trois dans le monde!
Les pays qui progressent le moins. Si la proportion de naissances de petit poids (7 % en moyenne) est plus faible dans les pays à hauts revenus, les auteurs relèvent une stagnation depuis le début des années 2000. Certains pays ont même vu la prévalence de ces naissances augmenter. C’est le cas de la Suisse, où le taux est passé de 6% en 2000 à 6,5% en 2015.
Les actions à mener. La liste des facteurs sur lesquels il est possible d’agir pour réduire le nombre de naissances de bébés de petit poids est longue (grossesses multiple, âges extrêmes de maternité, maladies chroniques et infectieuses chez la mère, exposition au tabac, à la pollution, etc.). La Dre Mercedes de Onis de l’OMS, co-auteure du rapport:
«Les petits poids de naissance sont une entité clinique complexe, à laquelle contribuent à la fois les problèmes de retard de croissance intra-utérine et la prématurité. C’est pour cela que réduire les naissances de petit poids nécessite de bien comprendre les causes propres à chaque pays.»
En Asie du Sud, une grande partie des bébés de petit poids naissent à terme mais ont subi des retards de croissance in utero, une conséquence de la malnutrition fréquente des femmes enceintes.
A contrario, la prématurité est en cause dans la plupart des naissances de petit poids chez les mères adolescentes, ou quand les taux de traitements de fertilité et de césariennes sont élevés (comme c’est le cas au Brésil ou aux Etats-Unis par exemple).