Qui est Bandera, icône de l’extrême-droite et héros national en Ukraine?

Bannière à l’effigie de Stepan Bandera, brandie à l’occasion d’un rassemblement nationaliste à Kiev le 1er janvier 2020, pour le 111e anniversaire de sa naissance. | Keystone / EPA / Sergey Dolzhenko

Il a donné son nom aux cocktails Molotov, surnommés «Bandera smoothies» en Ukraine. Stepan Bandera, héros national ukrainien, était aussi à la tête d’un mouvement de libération violent, qui a collaboré un temps avec l’envahisseur nazi avant de se tourner contre les Soviétiques, qui le feront empoisonner. Qui est vraiment Bandera et que dit-il de la relation de l’Ukraine à son histoire?

Pour y répondre, nous publions cet article de l’historien ukrainien Andrii Portnov, professeur d’histoire croisée de l’Ukraine à l’Université européenne Viadrina, à Francfort-sur-l’Oder (Allemagne). Il a été adapté de l’ouvrage collectif *Histoire partagée, mémoires divisées. Ukraine, Russie, Pologne* (éd. Antipodes, 2021).


Stepan Bandera, bio express

  • Né en 1909 dans l’Ouest de l’Ukraine, Bandera devient chef de l’aile radicale de l’Organisation des nationalistes ukrainiens (OUN) au début des années 30. Il lutte contre les autorités polonaises en organisant des assassinats politiques.

  • En 1939, l’Ukraine de l’Ouest passe sous occupation allemande. L’OUN collabore avec l’occupant nazi un temps avant d’opérer un revirement en 1941, face au refus allemand de voir émerger une Ukraine indépendante.

  • Bandera est emprisonné en Allemagne en 1941, et ne sera libéré que trois ans plus tard. La branche bandériste de l’OUN, en lutte contre l’occupant nazi depuis 43, prend les armes contre les Soviétiques lorsqu’ils reprennent le pays en 44.

  • En exil en Allemagne de l’Ouest depuis la fin de la guerre, Bandera meurt en 1959, assassiné par le KGB. Le procès qui s’ensuit en fera une icône de l’indépendance ukrainienne.


Dans le sillage de la Première Guerre mondiale, l’effondrement des Empires austro-hongrois et russe laisse la population ukrainophone à cheval entre plusieurs Etats. La République populaire d’Ukraine, avec Kiev pour capitale, est intégrée à l’Union soviétique tandis que la République populaire d’Ukraine occidentale, autour de Lviv, rejoint le nouvel État polonais, et constituera la matrice du mouvement nationaliste ukrainien.

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La Pologne de l’entre-deux-guerres n’a connu ni Grande Famine, comme cela fut le cas en 1932-1933 en Ukraine soviétique, ni répressions politiques de masse. Néanmoins, les 5 millions d’Ukrainiens de Pologne ont constamment dû faire face à diverses formes de discrimination. Le droit à l’enseignement scolaire en ukrainien est limité et les autorités polonaises n’ont pas tenu leur promesse d’ouvrir une université ukrainienne à Lviv.

En effet, les gouvernements polonais de l’entre-deux-guerres ne cachaient pas leur crainte des Ukrainiens, qui constituaient la minorité nationale la plus nombreuse. En outre, dans les régions proches de la frontière soviétique, les Ukrainiens constituaient la majorité de la population. La Pologne n’a pas réussi à résoudre la question nationale, et ses pratiques discriminatoires ont poussé les Ukrainiens politiquement actifs tantôt vers une soviétophilie, tantôt vers un nationalisme radical, avec ses slogans de «révolution nationale contre la domination polonaise» et ses méthodes de lutte terroristes.

L’Organisation des nationalistes ukrainiens

L’Organisation des nationalistes ukrainiens (OUN), fondée en hiver 1929 lors d’un congrès à Vienne, était une structure illégale dotée de règles strictes en matière de conspiration. Elle était dirigée par le colonel Ievhen Konovalets (1891-1938), vétéran de la révolution ukrainienne de 1917-1919. Stepan Bandera, né le 1er janvier 1909 à Stary Uhryniv dans la famille d’un prêtre gréco-catholique, était une des figures éminentes parmi les jeunes militants de l’OUN en Galicie orientale. Bandera n’était pas un idéologue de l’OUN, mais plutôt un activiste, adepte du terrorisme.

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Stepan Bandera en uniforme cosaque, en 1929 ou 1930. Il est alors âgé d'environ 20 ans. | WikiCommons

L’histoire de l’OUN (ainsi que d’autres groupes nationalistes radicaux) en plein cœur de l’Europe du XXe siècle, est un vif rappel du danger de la formule politique «une nation ethnique – un État» et de la conviction que tous les moyens sont bons pour obtenir l’indépendance nationale.

  • Au cours des années 1921-1939, les nationalistes ukrainiens radicaux ont commis 63 attentats. Parmi leurs victimes figuraient 25 Polonais, un Russe, un Juif et 36 Ukrainiens.

  • En outre, ce sont avant tout les Ukrainiens modérés qui étaient visés, ceux qui étaient favorables à la résolution pacifique des conflits politiques et qui, selon la logique de l’OUN, portaient préjudice à la cause de la «révolution nationale», en détournant d’elle l’attention de la partie active de la société.

La brochure Nationalisme, écrite par Dmytro Dontsov (1883-1973) et publiée pour la première fois en 1926, joua le rôle de manifeste non officiel de l’organisation. Les ouvrages de Dontsov, qui avait quitté l’Empire russe en 1914 et n’a jamais appartenu à l’OUN, sont néanmoins devenus les livres de chevet de nombreux nationalistes. Émotionnels et métaphoriques, ces textes appelaient à une lutte sans merci pour la création d’un État ukrainien indépendant. À partir des années 1930, Dontsov idéalisait sans équivoque les pratiques totalitaires du fascisme italien et du national-socialisme allemand.

Si ses textes avaient une orientation principalement antirusse, l’OUN considérait quant à elle que l’ennemi principal était l’État polonais, dont elle ne reconnaissait pas la légitimité en Ukraine occidentale. La préparation et le déclenchement d’un soulèvement contre la Pologne constituaient l’objectif principal de la politique de l’OUN, y compris au moyen de la terreur politique.

Assassinats politiques et prison

C’est Bandera qui organisa (mais ne réalisa pas lui-même) deux assassinats politiques très médiatisés.

  • En octobre 1933, au moment de la Grande Famine, le secrétaire du consulat soviétique fut tué à Lviv pour protester «contre la destruction criminelle des Ukrainiens».

  • En juin 1934, Bronisław Pieracki, ministre polonais de l’Intérieur, fut assassiné. L’auteur de cet assassinat réussit à s’enfuir à l’étranger, mais Bandera et 11 autres membres de l’OUN furent arrêtés par les autorités polonaises.

En novembre 1935 débuta le procès de Varsovie, à l’issue duquel Bandera et ses deux collaborateurs les plus proches furent condamnés à mort. Cette peine fut commuée en prison à perpétuité.

En mai 1938, alors que Bandera était en prison, un agent soviétique tua à Rotterdam Konovalets, le «dirigeant de l’OUN». Une bombe dissimulée dans une boîte de chocolats d’Ukraine explosa entre les mains du colonel, qui était un grand amateur de friandises.

Le choc de la Seconde Guerre mondiale

La chute de l’État polonais à la suite de l’agression germano-soviétique de septembre 1939 permit à Bandera de sortir de prison. Peu de temps après, en 1940, l’OUN se scinda officiellement en deux fractions, chacune connue sous le nom de son dirigeant: les melnykivtsy, du nom d’Andriï Melnyk, successeur de Konovalets, et les banderivtsy.

  • Les banderivtsy avaient la réputation d’être plus intransigeants, plus radicaux, et ils bénéficiaient avant tout du soutien des jeunes membres de l’organisation. La relation entre les deux courants de l’OUN était empreinte d’hostilité, allant même jusqu’aux meurtres.

  • Les melnykivtsy ont notamment accusé les banderivtsy d’avoir tué deux membres importants de leur fraction, Omelian Senyk et Mykola Stsiborsky, abattus à Jytomyr le 30 août 1941.

Le début de la guerre germano-soviétique à l’été 1941 fut un défi majeur pour les deux courants de l’OUN. Le 30 juin 1941, lorsque les troupes allemandes entrèrent à Lviv, Bandera et ses partisans (OUN-b) décidèrent de proclamer un État ukrainien indépendant, plaçant ainsi le Troisième Reich devant le fait accompli. Iaroslav Stetsko, émissaire de Bandera, diffusa la «Déclaration d’indépendance de l’Ukraine» rédigée par l’OUN-b.

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Tableaux de Stepan Bandera (à gauche) et du chef militaire cosaque Ivan Sirko (à droite), sur un marché à Lviv, le 20 mars 2022. | Keystone / AP / Bernat Armangue

C’était en contradiction avec la politique des nazis à l’est de l’Europe, qui ne prévoyait pas la création d’une Ukraine indépendante et considérait les terres ukrainiennes comme une partie du Lebensraum allemand. Bandera et Stetsko furent donc tous deux arrêtés et placés en résidence surveillée dans un baraquement spécial du camp de concentration de Sachsenhausen (où ils restèrent jusqu’en septembre 1944).

  • Ainsi, Bandera n’a pas pris part personnellement aux activités clandestines de l’Armée insurrectionnelle ukrainienne (UPA), créée en 1942, ni au nettoyage ethnique de la population polonaise de Volynie.

  • Il n’a pas non plus participé directement au mouvement antisoviétique d’après-guerre dans l’ouest de l’Ukraine, qui représenta un défi énorme pour la politique soviétique et suscita une répression massive (près de 500'000 personnes arrêtées, tuées ou déportées entre 1944 et 1952).

À la fin des années 1940, Lev Rebet, un des opposants de Bandera au sein de l’OUN, écrivait ceci sur le phénomène d’identification du mouvement au nom de Bandera:

«Arrêté en 1934, Bandera n’est jamais revenu en Ukraine et, à l’exception de la brève période de 1940 et 1941, n’a pas été directement impliqué dans les activités de l’organisation, se trouvant soit en prison, soit dans un camp de concentration, soit dans l’émigration. Toutefois, son nom est intimement lié à l’histoire de l’organisation, de façon disproportionnée par rapport à sa contribution personnelle.»

Assassinat par le KGB

Ironie du sort, c’est cet adversaire de Bandera, Lev Rebet, qui est devenu la première victime des services secrets soviétiques dans leur chasse aux nationalistes ukrainiens dans l’émigration. Le 12 octobre 1957, à Munich, l’agent du KGB Bogdan Stachinski lança au visage de Rebet un poison liquide spécial à l’aide d’un pistolet. Au bout de quelques minutes, les traces du poison se dissipèrent complètement et le décès, attribué à une crise cardiaque, n’éveilla aucun soupçon.

Le 23 mai 1958, une commémoration eut lieu au cimetière de Rotterdam à l’occasion du vingtième anniversaire de l’assassinat de Konovalets, fondateur de l’OUN. Bandera, Melnyk et d’autres personnalités du mouvement nationaliste se trouvaient au cimetière. Stachinski, chargé de retrouver et d’identifier Bandera parmi les participants de la cérémonie, était aussi présent.

À Munich, le 15 octobre 1959, Srtachinski lança du poison liquide au visage de Bandera à l’aide d’un nouveau pistolet amélioré. Bandera meurt peu après, à l’âge de 50 ans. Cette fois-ci, les médecins découvrirent la présence de poison dans le sang de la victime. Cependant, la version privilégiée de la mort de Bandera fut d’abord le suicide, qui aurait été provoqué soit par ses relations amoureuses, soit par la déception dans la lutte politique.

Naissance d’une icône

L’histoire de l’assassinat de Bandera (et de Rebet) acquit une dimension radicalement nouvelle dans la nuit du 12 au 13 août 1961, durant laquelle le mur séparant la partie orientale de la partie occidentale de la ville de Berlin fut érigé. Cette nuit-là, l’agent soviétique Bogdan Stachinski et son épouse, une Allemande de l’Est, s’enfuirent de Berlin-Est pour se rendre aux autorités. Lors du procès qui se déroula à Karlsruhe en automne 1962, Stachinski décrivit de façon détaillée les deux meurtres qu’il avait commis et fut condamné à huit ans de prison. Cette peine légère fut justifiée par le fait qu’il n’était pas l’auteur direct du meurtre, mais seulement un «instrument aux mains du véritable criminel», à savoir le gouvernement soviétique.

Le procès de Stachinski a suscité une très grande attention et a influencé la politique internationale, les méthodes de travail du KGB, et même la culture de masse. Les révélations du meurtrier de Bandera ont mis fin à la carrière politique de l’ancien président du KGB, Aleksandr Chelepine, et ont contraint l’URSS à abandonner la pratique consistant à tuer des opposants politiques à l’étranger. Les confessions de Stachinski ont inspiré la «technologie du meurtre» que l’on trouve dans l’un des romans de Ian Fleming, L’homme au pistolet d’or (1965) et dont le protagoniste est le célèbre James Bond.

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La statue de Stepan Bandera à Lviv, la grande ville de l’Ouest ukrainien, le 19 mars 2022. | Keystone / AP / Bernat Armangue

Et, surtout, le procès a contribué à transformer Bandera en un symbole de la «lutte sans concession pour l’Ukraine» et en une «victime de la terreur soviétique». Selon l’historien Serhii Plokhy, qui a étudié le procès de Stachinski,

«Au lieu de semer la discorde dans les rangs des émigrés et de provoquer une lutte interne entre les dirigeants de l’organisation ukrainienne la plus combative, l’assassinat de Bandera a marqué l’élimination d’un leader qui, à ce moment, ne jouissait pas d’une popularité inconditionnelle et ne représentait pas une menace réelle. L’assassinat de Bandera l’a transformé en martyr et a fourni à ses partisans l’instrument de mobilisation qui leur manquait auparavant.»

Tant l’agitation internationale autour du procès de Stachinski que la propagande soviétique, qui attribua à Bandera les traits de «l’antihéros n° 1», contribuèrent à transformer son nom de famille en «marque». Tous les nationalistes ukrainiens et, dans certains contextes, même les habitants de l’Ukraine occidentale ou tout simplement ceux parlant l’ukrainien, commencèrent à être appelés des «bandéristes». Or, le terme «bandériste» n’est jamais neutre, et il est toujours saturé idéologiquement, que ce soit de façon positive ou extrêmement négative.

Les «passions pour Bandera» dans l’Ukraine postsoviétique

La commémoration publique de Bandera en Ukraine n’est devenue possible que depuis le début des années 1990, après l’effondrement de l’URSS. Dans les localités de trois régions de l’Ukraine occidentale – celles de Lviv, de Ternopil et d’Ivano-Frankivsk, des statues de Bandera (40 au total) et des rues portant son nom ont commencé à apparaître.

  • Tous les présidents ukrainiens (y compris Viktor Ianoukovytch) ont donné leur consentement tacite à la canonisation locale (en Ukraine occidentale) de l’UPA, en supposant sans doute qu’un consensus national au sujet de la Seconde Guerre mondiale et de la Grande Guerre patriotique était impossible en Ukraine.

  • Chez les intellectuels, on trouvait les opinions les plus opposées, de la condamnation catégorique à l’héroïsation sans équivoque. Il y eut également des propositions de reconnaissance des crimes et des erreurs de l’UPA, afin de préserver la mémoire du mouvement clandestin antisoviétique dans le récit national.

Les manifestations de masse sur le Maïdan en 2013-2014 ont réactualisé la mythologie de Bandera. Aux côtés des représentants des partis radicaux de droite qui promulguaient consciemment l’image positive de Bandera, un nombre important de partisans du Maïdan se sont mis à se qualifier de «bandéristes». Dans la plupart des cas, c’était une manière d’exprimer le rejet de la propagande russe officielle, qui visait à présenter le Maïdan comme un «coup d’État fasciste».

L’effacement de l’histoire devant le mythe

Toutefois, en utilisant un cliché de propagande pour se décrire de façon positive, ces personnes sont tombées dans un piège idéologique. En effet, elles ignoraient presque tout des opinions politiques et des méthodes de Bandera, qui étaient très éloignées des idéaux démocratiques du Maïdan. D’ailleurs, l’un des résultats symboliques du Maïdan a été la légitimation du mot d’ordre utilisé par les membres de l’OUN : «Gloire à l’Ukraine! Gloire aux héros!» Pendant le «Maïdan», ce slogan s’est transformé en une déclaration de loyauté politique envers l’État ukrainien. Selon certains chercheurs, l’image de Bandera a subi un processus similaire.

  • Pour l’historien Serhy Yekelchyk, «on peut affirmer que pendant l’Euromaïdan, l’image de Bandera a acquis une nouvelle signification en tant que symbole de l’opposition au régime prorusse corrompu et a quasiment perdu tout lien avec la personnalité historique de Bandera, ardent défenseur du nationalisme ethnique exclusif».

  • Un autre historien, John-Paul Himka, a souligné la capacité des mouvements de masse à absorber et à réinterpréter les symboles historiques. Il pose néanmoins la question suivante: «Est-il possible d’accepter un héritage nationaliste en tant qu’héritage national et de simplement oublier son côté sombre?»

Il nous semble quant à nous que la société ukrainienne devrait en savoir plus sur le potentiel antidémocratique du culte de Bandera et sur les dangers d’une représentation idéaliste d’une organisation illégale qui a commis des crimes contre ceux qu’elle considérait comme ses «ennemis», qu’ils soient polonais, juifs ou ukrainiens.

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Timbre ukrainien à l’effigie de Stepan Bandera, émis en 2009 à l’occasion du 100e anniversaire de sa naissance. | WikiCommons

On peut noter que ni les partisans de la glorification de Bandera ni ses adversaires ne constituent un groupe homogène en Ukraine. De plus, la glorification de Bandera est critiquée en Ukraine de différents points de vue, fussent-ils «pro-Poutine» ou démocratiques. Autrement dit, la critique de Bandera ne fait pas automatiquement de quelqu’un un partisan de la démocratie ou du récit soviétique.

Le fait est qu’après le «Maïdan», l’annexion de la Crimée et le début de la guerre dans le Donbass, la commémoration de Bandera a pour la première fois dépassé le cadre territorial de l’Ukraine occidentale. Le 7 juillet 2016, le conseil municipal de Kiev a rebaptisé l’avenue de Moscou en avenue Bandera. En juillet 2018, le conseil régional de Jytomyr, située au centre de l’Ukraine, a proclamé l’année 2019 «l’année de Bandera».

Ces décisions doivent être replacées dans le contexte d’une guerre dans laquelle Bandera est considéré comme un «symbole antirusse» important. Elles révèlent également la faiblesse, dans la société ukrainienne, d’une critique publique de la commémoration du nationalisme radical, même si les partis d’extrême-droite jouent aujourd’hui un rôle minime dans l’échiquier politique de l’Ukraine – à la différence d’autres pays européens.



Traduit du russe par Olga Fioretti. Adapté pour Heidi.news par Yvan Pandelé, avec l’aimable supervision de Korine Amacher.