Les deux réacteurs de Taishan sont pour l'instant les seuls EPR français de cette génération à être entrés en service. D'autres sont actuellement en construction, notamment en Finlande, en France à Flamanville et au Royaume-Uni à Hinkley Point.
Que sait-on de l'incident à la centrale nucléaire de Taishan?
L’électricien français EDF a rencontré un dysfonctionnement sur son premier EPR (réacteur nucléaire à eau pressurisée de troisième génération) construit en Chine, à Taishan. C’est CNN qui, la première, a rapporté les échanges entre Framatome, filiale d’EDF, et les autorités américaines. La filiale française y évoquait «un risque radioactif imminent». A ce stade, rien n’indique qu’un incident radiologique ne se soit produit, rassure l’Agence internationale de l’énergie atomique (AEIA). Pour l’instant, on observe une concentration anormale de gaz rares — notamment krypton et xénon — dans le circuit primaire de refroidissement de la centrale. La procédure veut que ces derniers soient dégazés dans des réservoirs de traitement, où ils resteront le temps de perdre en radioactivité, avant d’être rejetés vers l’atmosphère, explique Le Figaro.
Pourquoi on en parle. Ces gaz rares, radioactifs, se seraient échappés des crayons de combustible fissile plongés dans la cuve du réacteur, et qui servent à chauffer l’eau du circuit primaire. Pour EDF, il est encore trop tôt pour évoquer l’éventuelle responsabilité du fabricant, mais des premières alertes quant à une potentielle inétanchéité des gaines des crayons avaient été émises dès 2018, après le redémarrage du réacteur à la suite de la recharge en combustible. Selon les sources du Figaro, la contamination du circuit primaire était déjà, fin mai, deux fois supérieure au seuil de sécurité qui impose l’arrêt du réacteur dans les 48 heures en France — soit 150 gigabecquerels par tonne d’eau.