L'arme du moustique, c’est bien sûr ses piqûres. C'est une véritable «guerre des boutons» qu'il est en train de gagner, en transmettant différentes maladies vectorielles, telles que:
le chikungunya,
la dengue,
Zika,
la fièvre jaune,
le paludisme...
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Leurs agaçants bourdonnements mis à part, ils sont un vrai fléau pour la santé publique, en particulier dans les pays en développement. Avec environ 800’000 décès par an, ils représentent l’espèce animale la plus dangereuse pour l’homme.
Des êtres intelligents. Comme les pires tueurs en série, les moustiques sont vicieux et choisissent judicieusement leurs victimes. Par exemple, en fonction de leur odeur. Les moustiques peuvent même apprendre et se souvenir des victimes faciles à atteindre.
Ce n’est pas tout: leur excellente mémoire leur permet de s’adapter au danger. Alors qu’on pourrait penser pouvoir les tuer avec un insecticide, certaines espèces, lorsqu’elles sont exposées à des doses non mortelles, savent notamment en reconnaître un s’il est dangereux pour leur vie.
La mémoire des moustiques est aussi l'objet des recherches de Kaan Mika, du département de la science des systèmes environnementaux à l'EPF Zurich:
«Les moustiques sont intelligents. Ils peuvent se souvenir par exemple de notre odeur ou du nombre de fois où nous avons essayé de les tuer. Ils font des associations avec leurs cerveaux et s’enfuient.»
Pourquoi ne pas tous les tuer? Il faut bien admettre que les moustiques font partie de l'environnement et peuvent être utiles à la biodiversité. Par exemple, ils contribuent à la pollinisation de plantes, à l’image de certaines espèces d'orchidées. De plus, leurs larves constituent une source de nourriture pour certains poissons. Par contre, certaines simulations ont montré que nous nous passerions très bien d'eux.
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Mais alors, quelles solutions s’offrent à nous? De nombreuses équipes de scientifiques à travers monde développent des stratégies pour lutter contre ces truands:
des vaccins,
de meilleurs répulsifs,
des pièges innovants,
de nouveaux médicaments...
Plusieurs outils visent directement le principal concerné. Grâce aux techniques d’édition génétique Crispr, des biologistes californiens ont par exemple produit en 2021 des moustiques incapables de distinguer leurs proies.
Une méthode appelée Sterile Insect Technique (technique de l'insecte stérile), beaucoup plus ancienne, est utilisée notamment au Brésil, mais aussi en Suisse, dans le canton du Tessin. L’idée: relâcher des milliers de mâles stériles dans la nature. Comme ils ne peuvent pas se reproduire, la population locale de moustiques s’en trouve réduite.
A côté de ça, dans son labo, Kaan Mika s’intéresse à leur intelligence et observe les cerveaux miniatures des moustiques pour mieux les comprendre:
«Les moustiques deviennent de plus en plus intelligents. Ils trouvent de nouveaux moyens de s’adapter à nous. Nous espérons donc que la compréhension du fonctionnement de leur mémoire nous aidera à l’avenir à développer de meilleures stratégies pour les éradiquer pour toujours.»
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