Non, on n'a pas (encore) trouvé de vie sur Vénus

Surface de Venus | WikiCommons

Aucun féru d’espace ou d’astronomie n’aura pu échapper à cette annonce du 14 septembre 2020, reprise dans de très nombreux médias. De la phosphine (de formule PH3), gaz produit par des processus biologiques sur Terre, a été détectée par des méthodes de spectroscopie dans l’atmosphère de Vénus. Ces travaux ont été publiés dans la revue Nature Astronomy.

Il n’en fallait pas moins pour provoquer un tsunami médiatique. On a vu passer tous les titres de presse: «Forme de vie dans l’atmosphère de Vénus» pour les plus téméraires, «traces de vie» ou encore «possibles signes de vie»… les plus prudents, eux, auront au moins ajouté un point d’interrogation.

Pourquoi c’est plus subtil. Les auteurs de l’étude eux-mêmes sont prudents: « Cette phosphine pourrait provenir d’un processus photochimique ou géochimique inconnu, ou alors, par analogie avec la production biologique de phosphine sur Terre, de la présence de vie.»

Plusieurs commentateurs extérieurs, comme le chercheur en planétologie Franck Selsis, rappellent que la phosphine seule est insuffisante pour représenter une bio-signature, car que ce n’est pas parce que la vie peut produire cette molécule sur Terre que sa découverte sur Vénus implique nécessairement une vie extra-terrestre… Avant de titrer sur la possibilité d’une vie extra-terrestre, il faudra donc de nombreuses observations supplémentaires, et ce d’autant plus que les processus de l’atmosphère vénusienne sont encore mal compris par la communauté scientifique.

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Lire l'étude dans Nature Astronomy