Le vrai scandale de l’ivermectine: la mauvaise qualité de la science

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Que dit la fièvre de l’ivermectine de l’état de la recherche biomédicale? Dans le magazine américain The Atlantic, James Heathers, chercheur spécialisé en métascience (la science de la science) s’interroge et conclut: pas du bien. Auteur avec d’autres chercheurs d’une revue systématique sur l’efficacité de l’antiparasitaire contre Covid-19, il revient sur ce paradoxe: il ne suffit pas de lire et compiler les études scientifique pour se faire une bonne idée de l’état de la science sur un tel sujet. D’où la difficulté à faire accepter que l’ivermectine n’ait aucun intérêt médical contre la pandémie, face à des apôtres dont beaucoup croient de bonne foi suivre la science. Laquelle est en réalité – pandémie ou pas – un étroit chenal rempli de mines.

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Pourquoi tant de chausse-trappes. Lorsque l’intérêt d’un traitement est controversé, la démarche théorique consiste à combiner l’ensemble des résultats d’essais cliniques pour voir si un bénéfice émerge à la méta-analyse. Mais cette démarche est souvent une impasse: quantité d’études s’avèrent ineptes, fragiles, mal conçues ou frauduleuses. Au moins un quart (estimation basse) des études sur l’ivermectine ne sont pas fiables. En temps normal, les experts tendent en fait à ignorer les études et les revues douteuses – et ainsi va la science, bringuebalante… Jusqu’à que ce que la pandémie fasse sauter les barrières. «La moindre prépublication totalement oubliable, qui n’intéresse en temps normal qu’une poignée d’experts pinailleurs, peut désormais être partagé par des centaines de milliers de personnes sur les réseaux sociaux», note James Heathers.

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A lire dans The Atlantic (EN)