«Le complotisme tend à nos sociétés un miroir déformant»
A la faveur de la pandémie, le monde a connu un déferlement peut-être inédit de théories du complot. Pascal Wagner-Egger, enseignant chercheur en psychologie sociale et en statistique à l’Université de Fribourg, connaît bien ces croyances: depuis le début des années 2000, il en a fait son objet d’étude. Il signe un ouvrage qui paraît ce 6 mai aux Presses universitaires de Grenoble, consacré à la question. Intitulé «Psychologie des croyances aux théories du complot: Le bruit de la conspiration», il explore méthodiquement ce domaine de recherche encore assez récent qui vise à comprendre comment s’ancrent et se diffusent les croyances complotistes.
Comme Heidi.news le rappelait dans un autre article, il faut évidemment distinguer scepticisme et complotisme, dont la principale caractéristique est d'expliquer les événements par des intentions humaines cachées et malfaisantes, sans preuves suffisantes. Mais même dans le complotisme, de nombreuses nuances — et dimensions — existent. Au-delà des aspects individuels, le spécialiste détaille aussi les dimensions politiques, sociales, mais aussi le rôle joué par les nouvelles technologies de l’information.