L’étude. Elle a été publiée dans la revue scientifique Plos One et conduite par des chercheurs de l‘Université de Californie.
Elle se base sur des questionnaires soumis à des participants provenant de 156 pays.
Ces derniers ont noté sur une échelle de 1 à 10 leur satisfaction dans différents domaines de leur vie.
Les chercheurs notent que la plupart des études sur le bonheur et la satisfaction émanent de pays d’un profil particulier, qui combinent une ou plusieurs caractéristiques: occidentaux (West), éduqués (Educated), industrialisés (Industrialized), riches (Rich) et démocratiques (Democratic) («WEIRD»).
Le schisme orient/occident. Dans ces pays, la conception du bonheur est marquée par les valeurs du christianisme et du protestantisme. L’individualisme et le fait de travailler dur sont perçus comme les moyens de parvenir au bonheur. L’estime de soi joue aussi un grand rôle dans le sentiment de satisfaction.
Cela contraste avec les pays de l‘Asie de l’Est, où bonheur découle plutôt des relations interpersonnelles (amis ou famille). Les enquêtes conçues dans les pays «WEIRD» privilégient donc une vision chrétienne du bonheur. Sans surprise, les dix premiers pays classés au Rapport sur le bonheur dans le monde 2020 cochent toutes les cases de la classification «WEIRD».
Deux questionnaires différents. Pour approfondir le sujet, les chercheurs ont testé des volontaires originaires de 63 pays sur la base de deux questionnaires:
L’un basé sur le «Subjective Happiness Scale», l’échelle du bonheur subjectif. Ce questionnaire a été développé aux Etats-Unis et est l’une des méthodes les plus utilisées dans les démocraties occidentales.
L’autre questionnaire se fondait sur l’«Interdependent Happiness Scale», une méthode développée au Japon.
Les chercheurs ont ensuite examiné la fiabilité statistique des résultats, soit la probabilité que les résultats reflètent la réalité. L’étude japonaise s’est révélée globalement plus fiable. Les résultats ont cependant montré que plus un pays est culturellement proche du pays d'origine de l'enquête, plus la fiabilité est élevée:
Le test japonais a permis d'examiner de manière très précise la satisfaction des sujets sud-coréens.
En revanche, la satisfaction des Européens de l'Ouest a été mesurée plus précisément par le test américain.
Les limites. Les différences entre les deux méthodes de mesure n'ont malgré tout pas été aussi importantes que prévu. Par ailleurs, les chercheurs ont constaté que les deux tests n'étaient pas en mesure de fournir une représentation réelle de la satisfaction dans les pays d'Afrique et du Moyen-Orient. Les déterminants du bonheur des habitants de ces régions nous sont donc encore largement inconnus.
L’étude à la loupe
L’étude. Happiness around the world: A combined etic-emic approach across 63 countries
Le commentaire. L’étude a été menée sur un nombre relativement important de sujets, ce qui lui confère une certaine crédibilité. Cependant, la plupart des sujets étaient des étudiants universitaires. Par conséquent, les résultats ne peuvent pas être considérés comme universellement applicables.
La fiabilité. Relue par les pairs, 15'368 personnes testées issues de 63 pays.
Le type d’étude. Enquête.
Le financement. Fondation nationale pour la Science des États-Unis.