abo Lausanne, capitale internationale de la chasse aux débris spatiaux

Vue d'artiste du satellite Clearspace-1, qui sera lancé en 2025 pour capturer un adaptateur de charge utile laissé en orbite en 2013 | © ClearSpace SA

L’espace, dernière frontière pour l’humanité? Il y a beau temps, pourtant, que ça bouchonne en orbite basse. L’irruption de nouveaux acteurs privés et le lancement de mégaconstellations de satellites, comme Starlink (SpaceX), ont transformé les environs de la Terre en autoroute, jonchée de véhicules et de débris. Comment y faire face? Un workshop international inédit se tient sur cette question les 4 et 5 mai sur le campus d’Ecublens, co-organisé par Clearspace. Cette spin-off de l’EPFL assurera en 2025-2026 pour l’Agence spatiale européenne (ESA) la toute première mission de capture d’un débris spatial.

Pourquoi c’est crucial. Les satellites les plus anciens n’ont pas toujours été conçus pour être désorbités (renvoyés vers la Terre pour se consumer dans l’atmosphère). Il existe ainsi de véritables «orbites poubelles» destinées aux vieux appareils qui se délabrent et s’entrechoquent, faisant à chaque fois naître de nouveaux débris plus petits mais dangereux. Résultat: les satellites doivent régulièrement se prêter à des manœuvres d’évitement pour éviter une collision catastrophique, quand n’est pas la Station spatiale internationale elle-même — et les astronautes à son bord.

D’où la tenue à l’EPFL du Low Earth Orbit Kinetic Space Safety Workshop, séminaire de deux jours consacré à la sécurité des opérations spatiales vis-à-vis du risque de collision. Le gratin des acteurs du spatial ont participé à sa conception: ClearSpace, mais également LeoLabs, le Centre national français d’études spatiales (CNES), l’agence spatiale japonaise (Jaxa), ou encore le Centre international pour la gouvernance des risques (IRGC) de l’EPFL, qui s’est emparé de la question depuis le printemps 2021.

Lire aussi: Les débris spatiaux, casse-tête pour la gouvernance internationale

Un alignement des planètes. Luc Piguet, cofondateur et CEO de Clearspace, se réjouit: «C’est un signe des temps que l’on puisse enfin organiser un tel workshop avec les acteurs clés du domaine, tant du côté des agences spatiales que de l’industrie, avec la présence de ténors comme SpaceX ou OneWeb.» Ces derniers – en particulier SpaceX, avec Starlink – ont souvent été pointés du doigt pour les embouteillages qu’ils occasionnent dans l’espace, en multipliant les lancements à un rythme exponentiel.

A l’autre bout de la chaîne, les agences spatiales s’emparent peu à peu du problème: l’ESA, bien sûr, à travers la mission Clearspace-1 qui doit lancer 2025 la preuve de concept d’un satellite capable de capturer un débris spatial pour l’envoyer vers l’atmosphère terrestre pour qu’il s’y désagrège. Mais l’agence européenne n’est pas la seule à se préoccuper des débris: la Jaxa a annoncé, elle aussi, une mission de démonstration, en collaboration avec la firme Astroscale. Le Royaume-Uni a aussi lancé des initiatives en la matière.

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