La victoire de la Suisse ou la défaite des Football Analytics
Le 28 juin 2021, la Nati l’a emporté face aux Bleus en 8e de finale de l’Euro à l’issue des tirs au but, après un match fort en émotions. Une prouesse sportive pour l’équipe de Suisse qui a déjoué les pronostics, qui donnaient gagnante la France, championne du monde en titre. Avec l’essor du numérique et la déferlante du quantified self qui traduit les performances des athlètes — tant en match qu’à l’entraînement — en données sportives, l’art du pari s’est considérablement professionnalisé. Ce sont désormais des modèles mathématiques complexes qui sont utilisés. Mais sont-ils davantage valables que les prévisions de Paul le poulpe (Mondial 2010) ou d’Achille le chat (Mondial 2018)?
Pourquoi c’est intéressant. La pandémie et ses modèles épidémiologiques prédictifs ont replacé le concept de modèle mathématique sur le devant de la scène. Mais un modèle, conçu pour une situation donnée, ne peut capturer qu’un nombre fini — et surtout prédéfini — de paramètres. Et peut rater l’infime grain de sable (fatigue mentale d’un joueur, dixième de seconde de retard dans une frappe…) susceptible d’infléchir l’issue d’un match…