Conclusion de l’équipe: le risque de voir des virus sauter d’une espèce à l’autre — y compris, dans le pire des cas, vers l’homme — est accru par la fonte des glaciers.
Pourquoi c’est intéressant. Avec le réchauffement climatique, les glaciers et le pergélisol (sol gelé en permanence) disparaissent comme peau de chagrin, et peuvent libérer des bactéries et virus anciens — avec un risque théorique de passage chez l’homme. Cette perspective est étayée par de plus en plus d’études métagénomiques. En juillet 2021, par exemple, 33 virus anciens avaient été découverts dans un glacier tibétain – dont 28 qui étaient auparavant inconnus.
Les chercheurs canadiens n’ont pas encore quantifié le nombre de virus inconnus dans leurs échantillons — un résultat qu’ils espèrent communiquer ces prochains mois. Ils ne savent pas non plus si ces virus posent un risque réel d’infection.
«Tant que les virus et leurs vecteurs ("bridge vectors", les espèces servant de pont vers l'homme, ndlr.) ne sont pas présents dans l’environnement, la probabilité d’événements dramatiques (comme une pandémie, ndlr.) reste probablement faible», écrivent-ils. Néanmoins, à mesure que les températures augmentent, ce risque s’accroît considérablement, a déclaré Stéphane Aris-Brosou (Université d’Ottawa), qui a piloté ces travaux.