La confiance dans les scientifiques, clé de l'adhésion aux mesures Covid
Le public accorde une grande confiance dans la parole des scientifiques. D’après une étude franco-américaine, c’est même un prédicteur bien plus efficace de l’adhésion aux mesures Covid que la confiance dans les gouvernements ou le niveau de confiance général dans la société.
Pourquoi c’est intéressant. L’engagement individuel est crucial pour garantir l’efficacité des mesures sanitaires collectives. Cela a été démontré tout au long de la pandémie. Pour comprendre les ressorts de cette position individuelle, des chercheurs en sciences économiques ont étudié la confiance dans différentes institutions.
L’étude. Des économistes français, en poste à HEC Paris, l’ENS ou Harvard, ont interrogé 54’000 personnes en ligne entre mars et décembre 2020 afin de comprendre les ressorts de leur adhésion aux «interventions non pharmaceutiques» (ou NPI) contre la pandémie. C’est-à-dire, le port du masque, la distanciation physique, les confinements, la fermeture des lieux accueillant du public ou les restrictions de circulation.
Ils ont comparé les réponses entre les 12 pays (Australie, Autriche, Brésil, Canada, France, Allemagne, Italie, Nouvelle Zélande, Pologne, Suède, Royaume Uni et Etats-Unis) où a été menée cette enquête.
Les scientifiques plutôt que la science. La plupart des études de ce type interrogent la confiance dans la science, mais celle-ci pose la question de la confiance dans les scientifiques. Mike Schäfer, professeur de communication scientifique à l’université de Zurich et auteur du Baromètre scientifique Suisse, qui n’a pas participé à cette étude, précise la différence:
«Il y a un petit décalage entre la confiance dans la science et la confiance dans les scientifiques. Cette dernière peut être légèrement plus basse puisqu’il peut exister un écart entre un système et les gens réels qui le pratiquent.»