Le mode opératoire
L’équipe de Higgs a enquêté en utilisant des forums internet et la messagerie Telegram, et a reconstitué le déroulé des messages de plus de 400 personnes qui se positionnent publiquement contre la 5G. Un travail de data-journalisme, qui utilise l’Open Intelligence Lab, un outil d’analyse numérique, animé par un collectif interdisplinaire de chercheurs basé à Amsterdam.
L’enjeu. Il était de comprendre comment les opposants à la 5G s’informent, à quels experts ils font référence, et comment ils sont connectés aux réseaux conspirationnistes mondiaux. L’objectif n’est pas de les clouer au pilori, mais de comprendre comment des doutes sur une nouvelle technologie ont pu être entretenus si facilement, contre le consensus de la recherche scientifique.
Les questions. Comment les théoriciens de la conspiration 5G sont-ils parvenus à l’un de leurs plus gros succès en avril, lorsqu’au moins 20 antennes de transmission 5G ont été brûlées en Angleterre? Comment se fait-il que le 5 mars 2020, un utilisateur suisse de Reddit ait pu écrire:
«S’ils installent une antenne 5G à proximité, je la sabote»?
L’opposition à la nouveauté, un schéma classique
Depuis que les technologies de téléphonie mobile ont entamé leur marche triomphale dans les années 90, elles ont connu des opposants – tout comme le téléphone par câble, les lignes électriques et les fours micro-ondes ont eu leurs adversaires tout au long du 20ème siècle. Au tournant du millénaire, lorsque le marché de la téléphonie mobile se libéralise et que le standard de téléphonie mobile de 3ème génération (UMTS) s’est déployé, les opposants ont gagné en véhémence. Gregor Dürrenberger, directeur général de la Fondation de recherche sur l’électricité et les communications mobiles (FSM) se souvient:
«On nous a bombardé de tomates pourries.»
Après cette période, les choses se sont calmées sur le front des communications mobiles. Mais l’apparition de la 5G a relancé contestation à plein pot. En 2015, la «résistance» s’est organisée, pour la première fois au niveau mondial. Un groupe 190 scientifiques (provenant de domaines scientifiques parfois éloignés de la recherche sur les effets biologiques des ondes électromagnétiques, ou encore controversés dans leur pays d’origine, à l’instar du Pr Belpomme en France, poursuivi par l’Ordre des médecins en 2018, ndlr) a alors lancé un appel aux Nations-Unies, exigeant que les valeurs limites d’expositions aux ondes électromagnétiques soient revues à la baisse.
Le problème de l’expertise. Parmi les signataires, un seul suisse: le biologiste Daniel Favre. Ancien vice-président de l'association ARA (Association Romande Alerte aux ondes électromagnétiques) de Suisse occidentale. Son travail en tant que biologiste moléculaire se concentre sur les hépatites B et C — il n'a donc pas d’expertise spécifique dans le domaine des ondes radio mobiles. Néanmoins, dès 2011, en tant que «chercheur indépendant», il a mené une étude de terrain plutôt artisanale sur les effets du rayonnement des téléphones portables sur les abeilles. Ses conclusions: les abeilles réagiraient de manière sensible aux radiations des téléphones portables.
Aux origines, une chaîne YouTube chrétienne
Dès 2016, les théories du complot sur la 5G commencent à apparaître. Le 26 juillet 2016, le mouvement chrétien américain «InPower Movement» met en ligne une vidéo sur YouTube. Leur chaîne compte alors un peu plus de 9000 abonnés. Leur vidéo, intitulée «La vérité sur la 5G», pose la question suivante: «Y a-t-il des forces secrètes qui travaillent aux États-Unis pour censurer en coulisses la vérité sur la mise en place de la 5G?» C'est l'une des premières vidéos sur la 5G à être devenue virale.
Les nouvelles théories du complot ne naissent pas dans les parties d’internet accessibles à tous, mais dans ses abysses, comme les forums anonymes du même type que 4chan. D’après Marc Tuters, professeur assistant dans le département Nouveaux Médias et Culture digitale de l’Université d’Amsterdam:
«Les gens qui inventent ces théories n’y croient pas forcément eux-mêmes. Par contre, ils aiment que leurs théories se répandent. Ils se réjouissent du chaos social.»
4chan comme principal incubateur. Marc Tuters a étudié les forums comme 4chan ou Reddit, et fondé l’Open Intelligence Lab. D’après lui, 4chan, particulièrement populaire parmi les groupes de droite, se présente comme le principal incubateur des théories du complot. C’est ici qu’est né le mouvement QAnon, qui se répand en fausses théories (y compris sur l’élection américaine, ndlr), et ce, particulièrement pendant la crise du coronavirus. Depuis ces canaux obscurs, ces théories sont récupérées par Reddit, puis finissent par atterrir sur Youtube, où des acteurs plus importants reprennent, parmi un bouquet de théories du complot, celles qui sont les plus adaptées à leur guerre de propagande. Aussi éloignées que soient les thématiques, elles sont alors cousues ensemble pour servir une seule histoire, puis diffusées par d’innombrables canaux. C’est ce qui s’est passé avec la 5G.
Les ingrédients d’une bonne théorie du complot
Dans la mise en œuvre d’une nouvelle théorie du complot, plusieurs acteurs entrent toujours en jeu: de simples trolls, des profiteurs, mais aussi des organisations défendant des intérêts politiques. Voire même des acteurs gouvernementaux, comme l’écrit Ben Decker, spécialiste des campagnes de désinformation et auteur pour l’organisation non gouvernementale «Global Desinformation Index».
Il est également l’auteur d’un rapport sur la 5G et l’apparition des premières théories du complot s’y rattachant. Selon lui, les acteurs responsables de ces théories mènent en ligne une guerre d’information totale, qui intègre en permanence de nouvelles thématiques. Ben Decker fait référence à un rapport rédigé par le colonel retraité de l'armée de l'air Richard Szapranski.
Une guerre numérique totale. Dans ce rapport datant de 1995, ce colonel visionnaire prédisait déjà que la dépendance à l’information créerait les conditions pour que les systèmes de croyances et de savoirs de la société puissent être attaqués et que la crédibilité scientifique soit ébranlée. D’après Decker, nous sommes enlisés dans une guerre numérique totale. Les acteurs exploitent la dynamique et les algorithmes des réseaux sociaux pour claironner au monde, en permanence, une interprétation de la réalité influencée par leur idéologie. Et pour recruter de nouveaux membres, voire les radicaliser.
La théorie du complot sur la 5G arrive en Suisse
La veille du Nouvel An, 31 décembre 2019, un utilisateur suisse de 4Chan écrit: «La 5G est un autre instrument du Nouvel Ordre Mondial». Le Nouvel Ordre Mondial, c’est ainsi que les adeptes du complotisme nomment le système que des élites soi-disant corrompues auraient mis en place. Cela fait trois ans que les premières théories conspirationnistes autour de la 5G sont apparues en Suisse, sans lien à ce stade avec un quelconque virus.
L’état des lieux. En 2019, en Suisse, il existe déjà dix pages web anti-5G, et quatre pages Facebook, avec en tout 17’000 abonnés ou membres. En outre, une association a été créée, trois moratoires mis en place dans les cantons de Genève, Vaud et Jura, ainsi qu’une initiative cantonale. Cinq initiatives populaires sont en préparation ou ont déjà commencé à récolter des signatures. Près de 40’000 personnes ont signé une pétition publique adressée à la Présidente de la Confédération Suisse Simonetta Sommaruga. Environ 44% de la population suisse se déclare critique face à la 5G, d’après un sondage réalisé par le portail bonus.ch. Que s’est-il passé?
La machine à cash du complotisme
D’après Ben Decker, l’année 2018 a été un tournant dans le succès des théories du complot sur la 5G. A la base de cette explosion: la soif de profit. En 2018, le conspirationniste John Kuhles a commencé à diffuser le message à des dizaines de milliers d'adeptes via ses propres vidéos sur YouTube. Il a créé les plateformes Stop 5G et ainsi généré des dons — des «donations» comme l'écrit Decker. Puis d'autres grands noms de la scène sont entrés en jeu, dont l'un des plus puissants théoriciens du complot des Etats-Unis, le politicien de droite Alex Jones.
L’escalade. A partir de mai 2018, il a publié sur son portail Infowars un flot continu de théories conspirationniste sur la 5G particulièrement brutales. La 5G aurait carrément été inventée, par exemple, pour décimer la population. C’est également en mai 2018 que le mouvement QAnon a repris ces théories, tout comme la télévision de propagande russe RT America. Ainsi, le sujet «5G» atteint le plus haut niveau de la guerre numérique. Un brin retardataire, les chaînes chrétiennes radicales ont rattrapé le train en février 2019: la chaîne religieuse YouTube TruNews, avec plus de 170’000 abonnés, a mis en ligne sa propre vidéo, venant ajouter à la théorie de la conspiration 5G une coloration antisémite et apocalyptique.
Qui sont les Suisses anti 5G?
Mais qui défend réellement ces théories anti-5G en terre hélvète ?
Les opposants à la 5G. D'un côté, il y a des personnes actives dans des associations contre la sensibilité électromagnétique, qui organisent des initiatives populaires, fondent des sites web anti-5G ou qui ont signé un appel international anti-5G en tant qu'«organisation». Tous ne sont pas des complotistes, loin s'en faut. L’éventail des opposants va des critiques modérés jusqu’aux idées conspirationnistes les plus radicales. Cependant, on ne compte pas parmi eux de chercheurs qui font ou ont fait des recherches sur la 5G dans un contexte universitaire. Dans l’ensemble, ce sont des praticiens plutôt que des théoriciens.
Il y a par exemple Rebekka Meier, présidente de l'association «Protection contre les ondes / Schutz vor Strahlung». Profession? Horlogère. Ou encore, Richard Koller, infirmier et initiateur de l'initiative populaire «Expérience 5G, Non», qui a fondé la «Freiheitliche Bewegung Schweiz» (Mouvement suisse pour la liberté) après une dispute à l'UDC de Lucerne. Ou bien Guido Huwiler, qui fait partie du conseil d'administration de l'association de protection des consommateurs Frequencia, qui met en oeuvre l'initiative SaferPhone pour une exposition minimale de l'environnement aux radiations. Guido Huwiler a une formation de dessinateur en génie civil, a travaillé dans la «biologie du bâtiment» (un domaine qui n’a rien de scientifique, ndlr) et est maintenant à la retraite. Son site web est toujours actif. Entre autres, Huwiler conseille les personnes dites «électro-sensibles» sur la façon dont elles peuvent protéger leur maison contre les radiations. «Je travaille presque toujours à perte, je le fais par conviction», a déclaré M. Huwiler.
Un profil socioprofessionnel particulier
D’après une analyse de Higgs, un des tiers des 129 personnes les plus importantes publiquement engagées contre la 5G et qui ne sont pas scientifiquement actives, exerce une profession technique comme ingénieur, spécialiste en informatique ou architecte. Un quart exerce une profession basée sur la guérison et la santé, comme praticiens des médecines douces, homéopathes ou professeurs de yoga.
De la théorie à la pratique. Quel dénominateur commun trouver entre pédiatres, professeurs de yoga, praticiens de médecine douce, thérapeutes ayurvédiques d’un côté et de l’autre, ingénieurs et techniciens de toutes sortes? Leur côté pratique.
Un business juteux. Et par ailleurs, quelque chose d’autre unit les anti-5G: le business. Pendant que les praticiens de médecines alternatives promettent un nettoyage physique pour se débarrasser des ondes, les ingénieurs et les architectes conçoivent des gadgets et des accessoires pour parvenir au même effet. La liste des organisations anti-5G fait clairement penser à un concours de marketing: c’est ainsi que pourront être recrutés des clients potentiels, soit les personnes qui se déclarent «électro-sensibles» et souffrent de symptômes physiques.Une enquête menée en Suisse en 2004 montre qu’environ 5% estime souffrir ou avoir souffert de troubles causés par les rayonnements électromagnétiques. Cette sensibilité aux rayonnements électromagnétiques ne peut pour l’heure être prouvée scientifiquement,
Coronasceptiques et anti-vaccins. Des recoupements se font également entre le groupe des anti 5-G et les opposants à la vaccination, ainsi qu’avec les coronasceptiques qui nient l’existence de Covid-19. Un exemple célèbre: Christoph Pfluger, l’un des leaders suisses du mouvement coronasceptiuqe et éditeur du journal «Zeitpunkt», un important moteur local pour ventiler des théories à l’encontre du consensus scientifique. L’opposant type à la 5G a souvent une vision du monde proche de l’anthroposophie. Des groupes religieux comme la «World Fondation for Natural Science» sont aussi impliqués.
La non-fiabilité des sources
Beaucoup des sources mises en avant par les opposants à la 5G sont faibles, non fiables et non scientifiques. Et ce qui est particulièrement effrayant, c’est de voir le nombre de liens qui redirigent vers des sites ou des chaînes YouTube complotistes très radicaux. Les sites suisses anti-5G contribuent donc à un effet d’escalade. Que de nombreux opposants à la 5G, et parfois même les fondateurs de ces sites restent modérés n’y change rien: leurs pages dirigent des utilisateurs inquiets, en quête d’information vers les eaux troubles de la droite radicale ou de sectes.
Un exemple? La page web «levaudsansantennes» qui souhaite empêcher l’introduction de la 5G dans le canton de Vaud et a déjà réussi à faire passer un moratoire. Si l’on clique sur leur page, on trouve, à côté de reportages de la télévision publique SRF, ceux de RT deutsch, une télévision de propagande russe, et ceux de la chaîne de la secte du prédicateur suisse Ivo Sasek. Les organisateurs du site n’ont pas répondu aux sollicitations de Higgs.
Mais ils ne sont pas les seuls à publier des liens douteux: ARA, l'association anti-5G en Suisse romande, renvoie également dans la note de bas de page de l’un de leurs articles, au site du célèbre théoricien du complot David Icke. Tous les sites web anti-5G n’ont pas ce problème. Le site de l'Association pour la protection contre les radiations (Verein Schutz vor Strahlung), par exemple, sort du lot en renonçant clairement à ces accointances discutables.
La définition de l’expertise scientifique
Ensuite, viennent les opposants à la 5G qui se positionnent comme scientifiques. Dans l’ensemble, il s’agit de la frange la plus modérée des opposants. En 2019, par exemple, sept Suisses ont signé l’«Appel des scientifiques» à l'UE. Aucun d'entre eux n'a fait de recherches dans un domaine ayant un rapport avec les ondes électromagnétiques. Outre le biologiste spécialisé dans l’étude des abeilles Daniel Favre, on re trouve un pharmacien, un anesthésiste, un pédiatre anthroposophe, deux médecins spécialisés en médecine interne et un pédopsychiatre.
Dans le cas d’un autre appel, parmi les 232 personnes de Suisse qui ont signé en tant que «scientifique», une tendance se dessine: un tiers a étudié la biologie.
Qui est expert scientifique? Le terme «scientifique» y est cependant interprété de manière très généreuse. Des professeurs de l'ETH figurent aux côtés d’un éleveur de lapins ou d’un étudiant. Un certain nombre d'hommes politiques des Verts et du PS ont également signé, le plus connu d'entre eux étant Michael Wüthrich, des Verts, ancien président de la Commission de l'environnement, des transports et de l'énergie du Grand Conseil de Bâle.
«J'ai signé l'appel parce que j'espère qu'il rendra les gens plus sensibles aux ondes électromagnétiques dans le monde entier, pas seulement en ce qui concerne la 5G », explique Michael Wüthrich. Il est co-initiateur d'une initiative populaire en faveur de la réduction de l'exposition aux ondes en Suisse. Climatologue, il fait, sur demande, référence à ses recherches sur la propagation des micro-ondes, menées dans le cadre de divers projets climatiques dans les années 1990. Bien que ses recherches se poursuivent depuis un certain temps, il admet que «les propriétés physiques des micro-ondes n'ont pas changées». Ses recherches les plus récentes, dit-il, ont été menées au «European Microwave Signature Laboratory» à Ispra.
Des non-spécialistes. Une bonne trentaine des opposants à la 5G qui ont signé en tant que scientifique, dispose tout de même non seulement un diplôme universitaire, mais aussi d’une expérience de recherche et/ou ont publié des études scientifique. Mais aucun scientifique dont le domaine de recherche aurait, de près ou de loin, quelque chose à voir avec les ondes électromagnétiques n’est présent parmi eux. À l'heure actuelle, aucun des signataires n'effectue de recherches explicites sur les rayonnements des téléphones portables et leurs effets sur l'homme dans un contexte universitaire.
Qui est compétent sur les aspects scientifiques de la 5G?
Mais qui est compétent au juste pour évaluer la scientificité de ce sujet? C’est la réponse à cette question qui explique que de nombreux négationnistes de la science et autres charlatans aient la part si facile. Gregor Dürrenberger, de la Fondation de recherche sur l’électricité et les communications mobiles (FSM), le rappelle:
«La recherche est aujourd'hui interdisciplinaire et internationale: il n'y a pas une seule personne référente pour répondre à toutes les questions sur la 5G.»
Un champ multidisciplinaire. Si la question est de savoir si les ondes électromagnétiques provoquent le cancer, il faut des épidémiologistes ou des oncologues. En ce qui concerne la douleur ressentie par les personnes qui se considèrent électro-sensibles, il faut des chercheurs en placebo, des psychologues ou des médecins.
C'est justement en raison de cette énorme complexité que des scientifiques des domaines les plus divers se rencontrent au BioEM, le plus important symposium consacré aux effets biologiques des champs électromagnétiques. Ici, des ingénieurs électriciens rencontrent des biologistes, des toxicologues, des épidémiologistes et bien d'autres encore. C’est ensemble que ces chercheurs décryptent et construisent un consensus scientifique. Cela signifie que plus des chercheurs différents parviennent aux mêmes conclusions, plus les faits sont solides.
Des réponses simplistes face à la complexité
Et pendant que la recherche et les savoirs se complexifient, de plus en plus d’acteurs interviennent dans le discours scientifique avec des réponses simples, voire simplistes. Et ces experts auto-proclamés se donnent des atours de plus en plus professionnels. Pour Gregor Dürrenberger, de la Fondation de recherche sur l'électricité et les communications mobiles:
«Le radicalisme des opposants n'a pas diminué au cours des vingt dernières années, mais leur apparence est devenue beaucoup plus professionnelle. »
Martin Röösli, professeur à l'Institut Tropical et de Santé Publique Suisse de Bâle, qui travaille sur les ondes électromagnétiques depuis des années, approuve. On constate également une augmentation du nombre de groupes sectaires qui s'approprient cette thématique.
Un marketing soigné. Les groupes qui défendent des théories du complot soignent de plus en plus leur «branding» et se présentent comme des «marques», qui proposent différentes théories. On le retrouve également dans les discours sur la pandémie de Covid-19: le forum de discussion anti-5G de Telegram porte maintenant presque exclusivement sur les théories conspirationnistes autour du coronavirus. Les contributions y sont partagées par QAnon-Suisse ou la théoricienne du complot allemande de droite Eva Hermann, avec, bien sûr… un appel aux dons.
Un utilisateur écrit: « La Suisse est un profond marécage... WEF, Davos, Lucerne, Genève siège de l'OMS , les relations avec le Vatican…». La 5G n'est décidément qu'un accessoire de plus dans l'histoire du Nouvel Ordre Mondial — ou tout du moins, dans son plan marketing.
Traduit et adapté de l’allemand par Dorothée Fraleux et Sarah Sermondadaz