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Explosera, explosera pas? Un satellite météo au chevet de Bételgeuse

La géante rouge Bételgeuse, saisie par le télescope terrestre VLT. | ESO, P. Kervella

En astronomie aussi, certaines découvertes doivent beaucoup au hasard. Une équipe japonaise a eu l’idée de détourner un satellite météo pour observer les «pulsations» de Bételgeuse. De fin 2019 à début 2020, l’étoile, visible à l’œil nu dans la constellation d’Orion, avait soudainement vu sa luminosité baisser, un épisode qualifié de «great dimming» (grand assombrissement). Le feuilleton avait tenu en haleine la communauté scientifique pendant quelques mois, avant que l’étoile ne retrouve finalement sa luminosité normale en avril 2020.

Pourquoi c’est intéressant. Bételgeuse, l’une des étoiles les plus lumineuses de notre galaxie, a souvent déchaîné les passions. D’abord parce que sa taille — plus de mille fois celle du Soleil — la classe parmi les «supergéantes rouges», dont l’explosion en supernova est imminente…. à l’échelle stellaire: d’ici sans doute quelques milliers ou dizaines de milliers d’années. Certains commentateurs avaient cru voir dans le «Great Dimming» un signe précurseur de l’explosion…

Le grand détournement. Himawari-8 est un satellite japonais géostationnaire, normalement utilisé pour le suivi météo. A ce titre, il est doté d’équipements optiques efficaces non seulement dans le spectre visible, mais aussi dans les infrarouges. Dans leurs travaux, publiés dans la revue Nature Astronomy, l’équipe japonaise raconte avoir découvert, un peu par hasard, que l’instrumentation du satellite permettait indirectement de suivre l’évolution de la luminosité de Bételgeuse.

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