Désextinction: le «tigre» de Tasmanie sera-t-il ressuscité avant le mammouth?

Mike Arche, directeur du Muséum d'histoire naturelle de Sidney, devant un squelette de thylacine, en 2002. L'espèce, autrefois endémique en Tasmanie et dans les îles environnantes, est éteinte depuis 1936. | Keystone / EPA / AFPI

Changement de gibier. La biotech Colossal s’est fait connaître du monde entier par son intention de ressusciter le mammouth laineux, une espèce disparue il y a 4000 ans environ, avec l’éléphant comme génome complémentaire. Mais le projet est aussi incertain qu’ambitieux, et la société texane semble vouloir assurer ses arrières en se penchant sur une nouvelle espèce animale un peu moins lointaine. Elle s’est associée à une équipe de chercheurs de l’Université de Melbourne (Australie) en vue de ressusciter le thylacine, ou «tigre» de Tasmanie: un marsupial carnivore à tête de loup et au pelage tigré, exterminé au 19e siècle par les éleveurs de cette grande île du sud de l’Australie. Le magazine américain Ars Technica détaille ce nouveau dessein prométhéen, officialisé par Colossal cette semaine.

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Pourquoi c’est un meilleur candidat. Le dernier spécimen de thylacine connu est mort en 1936, dans un zoo de Tasmanie (voir vidéo ci-dessous). Alors que l’ADN de mammouth reste parcellaire, les parcs zoologiques ont conservé assez d’échantillons de thylacine pour espérer reconstituer un génome solide, et se faire une première idée de la diversité génétique de l’espèce. C’est le dunnart à pieds étroits, un petit marsupial aux allures de rat, qui servira de matrice génétique et développementale pour le futur clone de thylacine. Le mode de gestation des marsupiaux permet d’envisager un développement in utero réduit à quelques semaines, contre deux ans chez l’éléphant, ce qui devrait faciliter les choses. Dernier avantage: la faune de Tasmanie ayant peu évolué, il est possible d’envisager une réintroduction du thylacine au sein d’une niche écologique préservée.

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A lire dans Ars Technica (EN)