D'autres problèmes se sont aussi cumulés pour les dinosaures: des volcans, un changement climatique… Depuis, plus de dinosaures. Mais, nous les humains, on a gardé cette peur de l’astéroïde tueur. Ou plutôt, disons qu’on est en mode «mieux vaut prévenir que mourir».
Un réel danger? Des astéroïdes beaucoup plus petits que le tueur de dinosaures peuvent faire de gros dégâts. On en a eu un petit rappel en 2013 quand un bolide de seulement 20 mètres de diamètre s’est désintégré dans l’atmosphère au-dessus de l’Oural, en Russie. Il était petit, il n’a même pas touché le sol et pourtant, il a fait plusieurs blessés.
Pour anticiper un éventuel cataclysme, les scientifiques travaillent notre défense planétaire depuis plusieurs décennies et sur plusieurs fronts:
Avec de puissants télescopes, ils surveillent le ciel à la recherche des astéroïdes potentiellement dangereux, c'est-à-dire ceux dont l’orbite croise ou s’approche de celle de la Terre.
Ils élaborent aussi des stratégies pour dévier un corps qui deviendrait sérieusement menaçant. Et c’est précisément avec cet objectif que la Nasa a mis au point la mission DART.
DART, c’est quoi? DART, c'est un vaisseau spatial de la taille d'une petite voiture qui s’est écrasé à 24'000 km/h sur Dimorphos, un astéroïde de 160 mètres de diamètre qui tourne autour de son grand frère de 800 mètres, Didymos. Mais pas de panique: c'était prévu que DART s'écrase.
Il s’agissait d’une mission test destinée à savoir si l’on pouvait transférer suffisamment d’énergie à un astéroïde de ce calibre pour modifier sa trajectoire. En l’occurrence pour ralentir la course de Dimorphos autour de Didymos.
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Ce fut un succès, presque aussi retentissant que celui de Bruce Willis dans Armageddon. Sauf que personne ne meurt à la fin.
Une prouesse technique. La déviation de la trajectoire de l’astéroïde que les chercheurs ont provoqué est observée avec attention depuis les télescopes terrestres, mais aussi depuis l’espace. Déjà, la sonde elle-même a pris des photos incroyables de sa cible
Et la minisonde européenne LICIACube, larguée peu avant l’impact, a aussi pris des photos du crash.
Et les télescopes spatiaux Hubble et James Webb ont photographié l’énorme panache produit par la collision.
Et le truc le plus dingue, c’est que les mesures réalisées avec des télescopes au sol montrent que l’orbite de Dimorphos a été beaucoup plus ralentie qu’on ne l’espérait: l'objectif des astronomes, c'était de ralentir la période orbitale de Dimorphos — soir le temps que met l’astéroïde pour accomplir une révolution autour du Soleil — de 73 secondes. Mais finalement, cette période orbitale a été ralentie de 32 minutes!
Grâce à la Nasa, on ne risque peut-être plus de se prendre un astéroïde sur le coin de la Terre, mais surtout, ça permettra aux scénarios de films de Hollywood de se renouveler un peu.