C'est du fond de la mer que le télescope KM3NeT étudiera le ciel

Vue d'artiste du futur télescope sous-marin | Edward Berbee/Nikh, KM3NeT

Dans les profondeurs de la Méditerranée, physiciens et océanologues conçoivent le plus grand détecteur 3D de la planète: un cube d’un kilomètre de côté, parsemé de centaines de capteurs de lumière pour tenter de comprendre la plus mystérieuse des particules, le neutrino. La revue EOS revient sur ce chantier complexe.

Pourquoi c’est important. Le neutrino n’aime pas la matière et n’interagit pas avec elle. Ce qui le rend invisible alors même qu’à chaque seconde, notre corps est traversé de centaines de milliards de neutrinos venus de l’espace. Ils naissent dans les étoiles. Les physiciens espèrent que ce futur “Télescope à neutrinos d’un kilomètre cube” (KM3NeT) permettra d’en percer les mystères, et de mieux comprendre le fonctionnement des étoiles.

Comment ça marche? Il arrive, très (très) rarement, qu’un neutrino entre en collision avec un atome ou une molécule. Quand cela se produit, un bref flash de lumière bleue est émis. Ce sont ces infimes scintillements que les chercheurs espèrent capter. Mais pour espérer avoir des données, il faut espionner des volumes considérables de matière sans être gêné par de la lumière.

Pourquoi un télescope sous-marin? La mer possède de sérieux atouts: il fait sombre à grande profondeur, mais l’eau est très transparente. D’où l’idée d’installer un vaste réseau, en 3D, de capteurs répartis sur un cube d’un kilomètre de côté.

Où en est le projet? Pour le moment, deux sites sont testés, au large de Toulon (France) et de la Sicile (Italie). Un troisième pourrait l’être, en Grèce cette fois. Les quelques capteurs déjà installés depuis cette année voient passer des neutrinos de temps à autre. Mais les scientifiques veulent s’assurer que leurs installations ne troubleront pas la quiétude de la faune sous-marine, et notamment des baleines.

lire l'article d'EOS (EN)