Artemis 1 a décollé: la Nasa retourne sur la Lune, mais pourquoi?

La fusée SLS de la Nasa a réussi son premier décollage ce mercredi 16 novembre. Prochaine étape: Artémis 2, prévue pour 2024, qui emportera quatre astronautes autour de la Lune.

La fusée SLS s’est enfin envolée vers la Lune, après deux tentatives ratées cet été. La mission Artemis 1, conduite par la Nasa, avec l’aide de l’Agence spatiale européenne (ESA), va durer 25 jours dans l’espace. Retour sur Terre prévu le 11 décembre prochain, avant de nouvelles missions, cette fois-ci, habitées.

On vous explique les détails de la mission Artémis dans ce nouvel épisode de PopScience, la vulgarisation de la science grâce à la pop culture. A visionner ci-dessus.

Petit point historique. Le 20 juillet 1969, Neil Armstrong pose le pied sur la Lune lors de la mission Apollo 11 et déclare le désormais célèbre:

«C’est un petit pas pour l’homme, un bond de géant pour l’humanité.»

Après ce moment historique, six autres missions Apollo ont suivi: Apollo 12, Apollo 13, qui s'est soldée par un échec, Apollo 14, puis Apollo 15, 16 et 17 au cours desquelles les astronautes ont roulé sur la Lune avec une Jeep lunaire.

Après Apollo 17, qui a eu lieu il y a 50 ans, le programme Apollo a été abandonné, notamment pour des raisons financières et parce que la guerre du Vietnam pompait une grosse partie du budget fédéral.

Les gouvernements américains successifs ont ensuite choisi de concentrer les sous et l’énergie de la NASA dans le programme navette et dans la construction de la station spatiale internationale.

Avant de vouloir à nouveau la Lune! Passons sur les détails des divers projets, annulations et autres redéfinitions de design qui ont eu cours entre les administrations W. Bush, Obama et Trump. Retenez que le nouveau programme lunaire s’appelle Artémis, du nom de la sœur d’Apollon.

Il ne s’agit plus d’envoyer uniquement des hommes blancs sur la surface de la Lune, mais aussi une femme et une personne de couleur.

Quant à la stratégie, elle consiste à envoyer des astronautes non plus pour de courts séjours — du temps d’Apollo, c’était au maximum douze jours sur place —, mais de façon durable. L’idée est de construire peu à peu une base lunaire. Laquelle servirait surtout à apprendre à vivre sur une autre planète — en vue des futurs voyages habités vers Mars — mais qui permettrait aussi à faire de la science.

La Lune, un livre ouvert sur nos origines. Contrairement à la Terre, où toutes les traces de roches anciennes ont été effacées par les mouvements tectoniques et l’érosion, la Lune n’a pas beaucoup changé depuis sa formation il y a 4,5 milliards d’années. Analyser en détail sa surface permettra donc de mieux comprendre les conditions qui régnaient dans le système solaire au moment de la formation des lunes et des planètes.

Avec cette base, on pourrait aussi envisager d’extraire du minerai. Notre satellite est en effet riche en fer, en titane mais aussi en hélium 3, un élément extrêmement rare sur Terre et qui s’avère être un excellent carburant pour la technologie en développement de fusion nucléaire.

Débarquer sur la Lune pour y rester un moment. Les astronautes seront envoyés dans le module Orion, lui-même propulsé par la fusée SLS. Ils débarqueront en surface avec un module d'atterrissage lunaire, le HLS, actuellement en construction chez SpaceX.

Ils effectueront aussi des vols destinés à mettre en place une station en orbite autour de la Lune: la Lunar Gateway, conçue pour faciliter la vie des astronautes lunaires. Artemis est une mission bâtie sur plusieurs programmes:

  • Artémis 1, la toute première de ces missions du nouveau programme lunaire, qui s’est envolée ce mercredi 16 novembre. Il s'agit d'une mission de test, habitée uniquement par un petit Snoopy en scaphandre.

  • Artémis 2, prévue pour 2024, emportera quatre astronautes autour de la Lune.

  • Le premier nouveau pas de l'homme sur la Lune, ou plutôt le premier pas de la femme est prévu quant à lui avec Artémis 3 ou Artémis 4 pour 2025-2026.