L’électricien suisse Alpiq aurait frôlé la catastrophe à Noël en raison de tensions inédites sur le marché de l’électricité. La société n’avait que quelques jours pour trouver des garanties financières — de 500 millions à 1,5 milliard selon l’enquête de La Tribune de Genève — pour ne pas être mise en défaut de paiement sur les marchés financiers. L’Elcom et l’OFEN ont rapidement créé une task force sous l’impulsion de la conseillère fédérale Simonetta Sommaruga. Le pire a heureusement été évité.
Pourquoi c’est incroyable. Ce n’est pas le défaut de clients ou d’électricité à fournir qui faisait défaut à Alpiq. En cause, un mécanisme exigé par la réglementation boursière dans le cadre du négoce d’électricité, indexé sur le prix à court terme. Ce dernier a été au départ conçu pour protéger les acheteurs en cas d’impossibilité d’honorer son contrat pour un producteur. Mais il s’est retourné contre ces derniers lorsque les prix de l’électricité, sur fond de tensions géopolitiques sur le gaz, sont devenus extrêmement volatils.
En effet, lors des semaines précédant Noël, la panique s’est emparée des marchés de l’électricité, avec des prix soudainement passés de 60 euros le mégawattheure début 2021 à 400 euros.
Alpiq n’est pas la seule victime de ce mécanisme à l’échelle européenne. Uniper a dû demander un crédit de 10 milliards à ses actionnaires et au gouvernement allemand. EDF et d’autres sociétés ont également dû payer pour y faire face.