Plus de liberté. A la question «Êtes-vous des journalistes scientifiques?» la réponse des deux youtubeurs est nette: Non. Issus tout deux du domaine académique, ils notent surtout une différence de propos. L’un comme l’autre se revendiquent plus comme des vulgarisateurs, traitant peu ou pas de l’actualité scientifique, mais plutôt de curiosités et de sciences du quotidien. Pour Lê Nguyên Hoang, il s’agit aussi d’une question de plus grande liberté dans le sujet et la forme. Très peu se revendiquent journalistes. Viviane Lalande précise cependant:
«Cela n’empêche pas la rigueur. On fait des recherches sur nos sujets, on se documente et, en ce qui me concerne, une fois le script écrit, je le fais relire par des spécialistes pour m’assurer qu’il n’y a pas d’erreur.»
Joachim Allgaier site encore une étude sur les youtubeurs au Brésil:
«La plupart se considère comme des éducateurs, des vulgarisateurs. Très peu se revendiquent journalistes.»
Alliés et concurrents. Tous s’accordent pour dire qu’il ne faut pas voir cette interaction entre youtubeurs et journalistes comme une opposition absolue. Ils sont certes en concurrence pour capter l’attention du public, mais alliés dans la diffusion de la science.
Approches différenciées. Valentine Delattre, qui a assisté à la table ronde, a la particularité de porter les deux casquettes: journaliste scientifique pour Sciences et Avenir, elle anime également la chaîne Science de Comptoir sur Youtube. Si la distinction entre les deux approches semble claire pour certains, ce n’est pas son cas. Nous lui avons posé la question après la conférence:
«Les youtubeurs ne se rendent pas compte qu’ils font un travail journalistique. Il leur arrive quand même de réagir à l’actualité, comme Viviane Lalande a pu le faire pour le crash du Boeing 737 MAX et Léo Grasset, de DirtyBiology, pour les tueries de Christchurch.
Pour le reste, c’est l’équivalent des papiers froids que font parfois les journalistes, quand ils traitent d’un thème sans lien direct à l’actualité.
Les youtubeurs ne savent par toujours en quoi consiste le métier de journaliste. Cela expliquerait pourquoi la plupart d’entre eux ne se revendiquent pas journaliste.»