Y a-t-il en Suisse, comme en France, des tensions autour du paracétamol?

Le rationnement des médicaments à base de paracétamol s’accentue en France. Depuis le 19 octobre 2022, les pharmaciens de ville ne peuvent vendre que deux boîtes par personne. Une limitation qui était déjà en vigueur depuis le mois de juillet dans certaines officines de l’Hexagone. Cette situation, à la fois conjoncturelle et structurelle dans le pays, interpelle un lecteur:

«Y aurait-il en Suisse, comme en France, des tensions d'approvisionnement en paracétamol?»

La réponse d’Annick Chevillot, journaliste santé. Cher Monsieur, merci pour votre question. Pour vous répondre au plus court: la Suisse n’est pas confrontée à un rationnement ou à une pénurie de médicaments à base de paracétamol, mais à quelques ruptures de stock occasionnelles.

La France n’est pas la Suisse. Au-delà de cette lapalissade, la France est confrontée à une problématique d’approvisionnement, mais pas à une pénurie selon le gouvernement. Si le ministère de la santé rationne les préparations contenant du paracétamol, dont le Doliprane, c’est justement pour éviter les pénuries.

Dans un article paru le 2 octobre, L’Express explique:

«Au-delà des difficultés de production liées aux crises (Covid-19, Ukraine), Pierre-Olivier Variot, le président de l'Union des syndicats de pharmaciens d'officine (USPO), alerte sur des “micro-ruptures" bien françaises. "Les industriels préfèrent donner la priorité aux autres pays, car en France les prix sont les moins élevés d'Europe", assure-t-il. Résultat: la part de médicament allouée à la France s'en trouverait diminuée et, selon lui, certains intermédiaires en profiteraient».

La France souffrirait donc d’un problème structurel, auquel s’ajoute une conjoncture défavorable, les officines ayant tendances à constituer des stocks pour éviter les ruptures. Un réflexe qui participe à accroître les pénuries sur le marché hexagonal.