Pour le virus-cambrioleur, d’abord, il faut donc franchir la barrière naturelle qu'est la peau, qui serait un peu comme les portes blindées de la Fabrica.
Les points d’entrée de choix des virus, là où l’organisme est un peu plus ouvert que le reste du corps, donc plus vulnérable, ce sont les blessures de la peau ou les muqueuses (la bouche, le nez, les parties génitales...)
Mais pour un virus qui a réussi à pénétrer par cette voie, la partie est encore loin d’être gagnée. Il doit maintenant s’arrimer aux cellules, plus précisément aux protéines qui les entourent. Un peu comme une clé spécifique ouvrirait une serrure spécifique. Un peu comme le code qui ouvrirait le coffre fort de la Fabrica.
Cette forme ou clé spécifique, le virus l’acquiert, non pas de façon préméditée, à la manière d’un stratagème d’El Professor, mais au gré des mutations génétiques qu’il subit. Les mutations sont des erreurs qui surviennent au hasard dans l’ADN (ce livre de recette qui décrit le fonctionnement de tout notre corps). Parfois, ces mutations sont favorables au virus, et lui permettent d’avoir la forme adéquate pour se coller aux cellules. Et d’entrer enfin dans le coffre fort!
Une fois à l’intérieur de la cellule, le virus va prendre le contrôle de toute sa machinerie. Il va utiliser les « outils » et l’énergie de la cellule pour créer des milliers de copies de lui-même. Ces copies qui vont à leur tour envahir d’autres cellules, faire d’autres copies, et ainsi de suite. L’organisme est alors contaminé, on dit qu’il subit une attaque virale.
Mais il ne va pas se laisser faire. Il va déployer une véritable armée pour combattre l’envahisseur : c’est notre système immunitaire.
Cette armée est composée d’innombrables soldats qui circulent notamment dans le sang: les leucocytes que l’on appelle aussi globules blancs.Ils sont capables de repérer les microorganismes intrus en détectant leur antigène, c’est une sorte signature spécifique aux agents étrangers.
Une fois que les premières sentinelles sur le front ont repéré l’intrus, elles libèrent ce que l’on appelle des médiateurs chimiques, véritables signaux d’alerte signifiant à tout le système immunitaire que le corps est infecté.
Ces médiateurs chimiques font notamment gonfler les vaisseaux sanguins, ce qui permet la circulation de cellules phagocytaire, carrément capables de dévorer les virus. Cette phase d’attaque provoque chaleur, gonflements et autres douleurs. C’est à ce moment là que vous vous rendez compte que vous êtes malades.
Si le virus résiste à cette première attaque, et si l’infection s’aggrave, une autre armée va entrer en scène, celle des lymphocytes. Plus spécialisés, ces soldats connaissent mieux leur ennemi. Ils sont notamment capables de produire des anticorps spécifiques dirigés contre lui, afin de le détruire plus efficacement.
En cas d’attaque future par le même virus, ces anticorps permettront une réponse immunitaire 100 % efficace. Ce sont ces précieux anticorps que les chercheurs exploitent pour mettre au point des vaccins.
Pour aller plus loin:
-Cours de 3ème sur le système immunitaire :
-Qu’est-ce qu’un virus? Sur la chaine de l’INSERM:
-Comment le Sars-Cov-2 perturbe-t-il notre système immunitaire, podcast du CNRS :