Les déclarations. Adrien Bron, directeur général de la santé de Genève, ce vendredi 13 novembre en point presse:
«La situation dans le domaine hospitalier est toujours extrêmement chaude, nous avons un hôpital au-delà de ses limites et des cliniques privées mises à forte contribution. Mais la bonne nouvelle, c’est que la situation n’empire plus, c’est une lueur d’espoir et un soulagement.»
La médecin cantonale genevoise Aglaé Tardin se veut plus mesurée mais reconnaît que «la pente s’aplatit»:
«Nous avons encore un très grand nombre de nouveaux cas diagnostiqués chaque jour, aux alentours de 800 (contre environ 1000 la semaine dernière, ndlr), mais ça n’accélère plus, ça semble ralentir.»
Le nombre de patients hospitalisés en état sévère ou critique (29 en soins intensifs et 54 en soins intermédiaires) est stable ces derniers jours, mais à un niveau d’occupation qui reste très problématique. «Il est très difficile de maintenir une prise en charge hospitalière à des niveaux aussi élevés», précise Aglaé Tardin.
Le problème des EMS. Les foyers épidémiques dans les EMS genevois sont un sujet «particulièrement préoccupant», alerte en revanche Adrien Bron. On dénombre à ce jour environ 400 résidents positifs à Covid-19, ce qui représente 10% de l’ensemble de la population des EMS du canton. Les décès se comptent par dizaine chaque semaine.
En début de semaine, La Tribune de Genève révélait que la médecin cantonale avait, dans un courrier en date du 29 octobre, exprimé son inquiétude sur la situation dans les EMS et que l’Etat de Genève avait instauré des visites de contrôle inopinées. Le 11 novembre dans Le Temps, Laurent Mauler, directeur du Service du réseau de soins du canton de Genève et membre de la task force EMS, indique que ces visites, mal perçues des directions, sont désormais annoncées.
Adrien Bron assume en tout cas ce renforcement des contrôles:
«Quand un EMS a 40% de cas positifs, c’est que quelque chose s’est mal passé. Nous avons réorienté une partie de nos ressources pour contrôler l’application des plans de protection sur le terrain. Certains directeurs d’EMS s’en sont offusqués: c’est une réaction navrante.»