On progresse sur la compréhension des formes graves de Covid
Qui fait des formes graves de Covid-19 et pourquoi? Cette question fait l’objet d’intenses recherches, qui viennent de connaître des développements importants, rapportés par le site d’information scientifique Futura Sciences. Une vaste collaboration entre l’hôpital Necker (Paris) et l’Université Rockefeller (New York) a permis de mettre en évidence des anomalies génétiques ou immunologiques qui expliqueraient au total 20 à 25% des formes graves — celles qui envoient les patients à l’hôpital et embolisent les services de soins intensifs en cas de vague non maîtrisée. Deux articles, publiés dans en août dans la revue Science Immunology, rendent compte de ces découvertes.
Ce dont il s’agit. Les anomalies mises en évidence ciblent toutes un des principaux messagers chimiques de l’immunité innée: l’interféron de type 1 (IFN-1). Celui-ci semble jouer un rôle fondamental contre l’infection des voies respiratoires par Sars-CoV-2, et la perturbation de cette voie favorise les formes graves. Les chercheurs ont montré en particulier qu’une proportion notable (14%) de malades graves du Covid possèdent des anticorps dirigés contre IFN-1, et que ces auto-anticorps sont aussi présents en population générale. Très rares avant 65 ans (0,2 à 0,5 % de la population), ils sont détectés chez 4% des 70-79 ans et 7% des 80-85 ans, ce qui contribue à expliquer pourquoi l’âge est le principal facteur de vulnérabilité à Covid-19.