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Tout savoir sur la variole du singe en 12 questions

Tissu de singe infecté par le virus MPXV. | KEYSTONE/SCIENCE PHOTO LIBRARY/CDC/SCIENCE PHOTO LIBRARY

Les cas de variole du singe se multiplient en Europe et outre-Atlantique, avec une rapidité qui intrigue les spécialistes, pour une maladie qui circulait seulement en Afrique. En attendant d’en savoir plus – le temps des études épidémiologiques et de laboratoire –, on fait le point sur ce qu’on sait de cette maladie connue, mais autour de laquelle subsistent des zones d’ombre.

Maladie humaine ou animale?

Les deux. La variole du singe est une maladie due à un virus (MPXV, monkeypox virus) qui circule chez l’animal. Son réservoir naturel n’est pas connu avec certitude, mais on soupçonne qu’il s’agit de petits rongeurs (rats, souris, chiens de prairie, loirs, etc.). Il est aussi possible que le virus circule entre plusieurs espèces sans s’être adapté en particulier à l’une d’entre elles.

MPXV peut se transmettre chez l’homme mais, jusqu’à présent, c’était avec une efficacité limitée: les chaînes de transmission restaient assez courtes (quelques maillons) et les foyers épidémiques se limitaient à quelques dizaines ou centaines de cas, en Afrique.

Quels symptômes?

L’infection débute par une période d’incubation assez longue, de l’ordre de 1 à 2 semaines, parfois 3. La maladie se déploie ensuite en deux phases:

  • Lors de la phase initiale (1 à 3 jours), les symptômes ressemblent à une grippe: mal de tête, fatigue, fièvre. On note aussi un gonflement des ganglions lymphatiques, sur le cou, sous les bras ou à l’aine, à la différence de la variole.

  • Les choses sérieuses commencent avec l’apparition de lésions sur la peau, des tâches rouges d’abord, qui se remplissent de liquide (vésicules), puis de pus (pustules). Principal signe de la maladie, ces lésions apparaissent en général d’abord sur le visage, puis sur les mains et les pieds, et enfin le reste du corps.

  • Dans les cas récents, il semble que les lésions tendent à être plus localisées autour des organes génitaux, ce qui pourrait être lié au mode de contamination.

Quand tout va bien, les pustules finissent par sécher, former des croûtes puis se résorber, mais peuvent laisser des cicatrices. Il faut de l’ordre de 2-3 semaines pour une guérison.

Est-ce que c’est grave?

Ni grave ni anodine. Les taux de létalité évoqués à ce jour (1 à 10%) proviennent de cas survenus dans des zones rurales d’Afrique de l’Ouest et d’Afrique centrale, où l’accès aux soins, la qualité des soins, l’hygiène, sont très éloignés des standards occidentaux. La plupart des décès surviennent du fait de surinfections bactériennes.

Sous nos latitudes, la maladie peut être considérée comme plus bénigne, avec une létalité sans doute très inférieure à 1% – on ne relève pour l’heure aucun décès sur plus de 200 cas. Les personnes les plus à risque sont celles ayant une immunité affectée, du fait d’une maladie (sida) ou d’un traitement (après une greffe, pour un cancer, etc.).

Comment se transmet-elle?

Beaucoup de foyers épidémiques ont débuté via un contact avec des animaux contaminés, de type rongeur ou primate. En Afrique, la consommation de viande de brousse est identifiée comme un vecteur important d’émergence de nouveaux foyers.

L’autre mode de transmission est d’humain à humain. Il semble jouer un rôle majeur en Europe et Outre-Atlantique, mais il n’est pas très bien caractérisé. Ce qu’on sait:

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