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Suicide assisté: pourquoi un ministre français est venu prendre des leçons à Genève

Olivier Véran, ministre délégué chargé du renouveau démocratique et porte-parole du gouvernement français, aux HUG, le 27 janvier 2022. | Keystone / Pierre Albouy

Une délégation française est venue prendre le pouls de l'aide au suicide à Genève. Une pratique acceptée et qui ne fait pas débat en Suisse, mais qui n'est pas réglée en France.

C’est un peu la perplexité à Genève: Olivier Véran, ministre délégué chargé du renouveau démocratique et porte-parole du gouvernement français, est venu parler de suicide assisté aux HUG ce 27 janvier. Avec lui, une délégation de 27 personnes, dont la ministre déléguée à la santé Agnès Firmin Le Bodo, des élus et des médecins. La perplexité parce que les premiers débats sur l’aide au suicide en Suisse ont eu lieu en 1893-1896, que le Conseil fédéral a statué sur la question en 1918 et que l’article 115 du Code pénal règle la question depuis 1937. La France aurait-elle un siècle de retard?

Pourquoi venir à Genève maintenant? Même si le suicide assisté ne fait plus vraiment débat ici, les conditions d’application continuent à alimenter les débats, notamment éthiques en milieux hospitaliers. Si la délégation française a débarqué en force ce matin aux HUG, c’est pour analyser et comprendre l’exception suisse: l’aide au suicide de ce côté-ci du Jura est peu, voire pas médicalisée. Et peut-être s’en inspirer pour le projet de loi qui devrait être mis sous toit d’ici l’été et après les conclusions de la convention citoyenne lancée en décembre 2022 par Emmanuel Macron.

Le contexte. Sous l’impulsion du président de la République, Emmanuel Macron, une convention citoyenne a été créée pour réfléchir à la question du suicide assisté en France. Composée de 150 citoyens tirés au sort, elle devrait livrer ses conclusions au mois de mars.

Objectif: poser des jalons et des recommandations en vue de la création d’un projet de loi sur le sujet d’ici l’été. Dans ce cadre, ministres et députés effectuent un petit tour d’Europe des pays qui pratiquent l’aide au suicide. Ce 27 janvier, la délégation faisait halte aux HUG en prévision des travaux législatifs à venir.

Olivier Véran, ministre délégué chargé du renouveau démocratique et porte-parole du gouvernement français:

«Nous faisons le tour des différentes approches européennes en matière de suicide assisté. Nous voulons comprendre ce qui se fait en Espagne, en Belgique, aux Pays-Bas et aussi en Suisse.

Nous désirons également comprendre les différences entre aide active à mourir et aide au suicide. Il est donc important pour nous de rencontrer les équipes soignantes.»

Une visite plus médicale que politique en l’espèce. Seule une partie du gouvernement genevois, avec la direction des HUG, a accueilli la délégation.

Lire aussi: Une accompagnatrice d'Exit raconte les coulisses du suicide assisté

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