Se vacciner avec un «pschitt» dans le nez, ce n’est pas pour demain

Vaccination de Roxanna, 5 ans, à Silver Spring (Maryland). Le vaccin antigrippal est utilisé aux Etats-Unis mais peu en Europe, et pas du tout en Suisse. | Keystone / AP Photo / Jacquelyn Martin

Prometteur mais lointain. Les recherches pour mettre au point un vaccin efficace par spray nasal ont été relancées par la pandémie, mais il reste encore du pain sur la planche. Le magazine américain Time revient sur cette quête datant de plusieurs décennies, et qui n’a pour l’heure pas abouti. Au plan biologique, l’idée d’un tel mode d’administration a pourtant beaucoup de sens: elle consiste à injecter le vaccin de façon non invasive, dans la zone naturelle d’entrée des virus respiratoires. D’où la perspective de barrer la route à l’infection dès l’entrée du virus dans les muqueuses – une immunité dite «stérilisante», que les vaccins Covid-19 actuels peinent à obtenir et maintenir dans le temps.

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Pourquoi c’est compliqué. Les fosses nasales sont une partie de l’organisme très exposée aux pathogènes, contrairement aux zones d’injection classiques des vaccins – dans le muscle de l’épaule. Il est donc moins aisé d’y produire une réponse immunitaire franche et durable, susceptible de déboucher sur un vaccin digne de ce nom. La proximité des fosses nasales avec le système nerveux central impose de plus des précautions particulières. Dans les faits, le seul vaccin intranasal sur le marché, destiné à protéger les enfants de la grippe, n’a rien d’un foudre de guerre — il n’est d’ailleurs pas employé en Suisse. Plusieurs essais sont en cours, les plus avancés étant en Russie et en Inde. Mais il ne faut sans doute pas espérer voir de tels produits arriver sous nos latitudes de sitôt.

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A lire sur le site du Time (EN)