Référendum contre la loi Covid: «Cette fois, c'est la bonne!»

Nicolas Rimoldi, président du mouvement Mass Voll, lors de la remise des signatures du référendum contre la prolongation de la loi Covid, le 30 mars 2023 à Berne. | Keystone / Peter Klaunzer

Le 18 juin 2023, les Suisses auront à s'exprimer pour la troisième fois sur la loi Covid, ou ce qu'il en reste. La récolte de signatures a abouti, et les opposants aux mesures Covid entendent bien obtenir leur victoire.

Cette fois, c’est dans la boîte. Les opposants à la loi Covid ont récolté 71’059 signatures, et ont en déposées 59’211 jeudi 30 mars à la chancellerie fédérale. Pour que le référendum soit soumis au vote populaire, 50’000 signatures valides suffisent. Après vérification par la chancellerie, 56’184 paraphes ont été validés. Les Suisses s’exprimeront donc une nouvelle fois sur le sujet le 18 juin.

Pourquoi on en (re)parle. A mi-février, la récolte de signatures pour le troisième référendum lancé contre la loi Covid était à la peine. Depuis, les référendaires réunis sous la bannière «Mesures? Non merci» ont atteint leur objectif.

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De quoi on parle. Les deux précédents référendums sur la loi Covid se sont soldés par de clairs échecs pour les opposants:

  • Le 13 juin 2021, 60% des Suisses ont soutenu la loi.

  • Le 28 novembre 2021, ils étaient 62% à l’accepter.

Le 29 novembre 2022, le Parlement a prolongé certaines dispositions de la loi Covid jusqu’en juin 2024. Une prolongation qui concerne surtout le certificat Covid (article 6a), outil numérique que les référendaires aimeraient voir disparaître.

«La loi Covid a été entérinée lors du premier référendum en juin 2021 et elle va durer jusqu’en 2031», précise Michelle Cailler, présidente du Mouvement fédératif romand et membre du comité référendaire. Le troisième référendum, prévu le 18 juin 2023, portera sur trois objets:

  • le certificat Covid,

  • l’application de traçage SwissCovid,

  • et les tests PCR.

Suffisant pour vider la loi Covid de ce qui lui reste de substance, si le peuple se prononce en faveur du comité référendaire.

Des opposants qui y croient. Michelle Cailler (Mouvement fédératif romand) se dit convaincue que ce scrutin-là tournera en faveur des opposants:

«La population a entendu Alain Berset s’exprimer à propos du certificat Covid et dire qu’il permettait de prouver qu’on n’était pas contagieux, en septembre 2021. J’estime que les gens ont été trompés, surtout que l’on sait depuis août 2021 que ce n’est pas le cas. Le ministre de la santé aurait au moins pu dire la vérité à la population.

Depuis l’automne 2021, les Suisses ont pu constater que le certificat Covid ne servait à rien, si ce n’est à diviser la société et à générer des discriminations. C’est d’ailleurs ce qui me choque le plus: la discrimination générée par cet outil alors que la Constitution interdit toute discrimination dans la société.

La grande différence entre ce référendum et les deux premiers, c’est que la population a une vision bien plus objective de la situation qu’en 2021 et elle pourra ainsi se déterminer en son âme et conscience. Cette fois, c’est la bonne!»

Nicolas Rimoldi, président du mouvement de défense des droits civiques Mass Voll!, aussi à la manœuvre, abonde et élargit la question à l’ensemble de la loi Covid:

«Pour l’avenir du pays et pour notre démocratie, il essentiel que la loi Covid disparaisse et qu’elle ne soit plus prolongée. L’épidémie de Covid est terminée et il ne faut pas que nous revivions l’abus de pouvoir permis par le droit d’urgence.

La discrimination qui a été mise en place entre vaccinés et non vaccinés ne doit plus jamais se reproduire. La loi sur le certificat Covid doit disparaître.

Ce qui change cette fois par rapport aux deux votations de 2021, c’est que désormais la majorité de la population sait que les mesures Covid n’étaient pas adéquates et qu’elles ont généré de nombreux dégâts.»

Les conséquences politiques. Les partis vont devoir se prononcer sur le référendum, ainsi que le Conseil fédéral. On verra donc réapparaître le sujet du certificat Covid dans le débat politique.