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Que deviennent les chevaux de labo quand ils ne finissent pas dans l’assiette?

Cheval au galop (image d'illustration). | Pixabay / BioPic

Plusieurs dizaines de chevaux de laboratoire, impropres à la consommation, ont terminé dans l’assiette des Français entre 2010 et 2012. Cette vaste fraude, jugée en janvier au tribunal correctionnel de Marseille, met en lumière le rôle méconnu des équidés dans la recherche et l’industrie pharmaceutique.

L’affaire hérisse le poil. Vingt-cinq négociants de chevaux, vétérinaires et grossistes en boucherie ont été jugés en janvier 2023 à Marseille. Plusieurs années durant, ils ont récupéré des chevaux de la ferme-laboratoire de Sanofi-Pasteur à Alba-la-Romaine, en Ardèche (Sud-Est de la France) et ont falsifié leur document d’identification afin de rendre leur viande consommable.

Le jugement est attendu fin février, mais le bien-être animal en sort déjà gagnant. Depuis ce sombre épisode, le laboratoire Sanofi-Pasteur a confié plus d’une centaine de chevaux à l’association française Graal, pionnière dans la réhabilitation des animaux de laboratoire. Marie-Françoise Lheureux, la fondatrice du Graal, revient sur la trajectoire de ces animaux pas comme les autres et sur leur utilisation dans la pharma.

Heidi.news — A quelles fins sont utilisés les chevaux de laboratoire en France?

Marie-Françoise Lheureux — Cela dépend des infrastructures. Il y a les chevaux utilisés pour la recherche, dans toutes les écoles vétérinaires françaises par exemple, et les chevaux utilisés dans l’industrie pharmaceutique, comme dans la ferme équestre de Sanofi-Pasteur. La ferme de Sanofi est destinée à la production de sérums antirabiques (contre la rage, ndlr.), antitétaniques ou antivenimeux. (Le principe consiste à exposer le cheval à un pathogène en le vaccinant afin qu’il développe des anticorps qui seront extraits et purifiés à partir du sang prélevé, ndlr.).

Les chevaux de Sanofi ne présentent pas de séquelles par la suite, si ce n’est des grosseurs ou kystes au niveau de l’encolure, dus à la répétition des prises de sang. Le tissu cicatrise bien, et même si une cicatrice subsiste, elle ne génère pas de douleur pour l’animal.

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