Plongée dans la tentative pour fabriquer des vaccins ARN en Afrique
L’Afrique parviendra-t-elle à produire ses propres vaccins ARN? C’est l’objectif de l’OMS, qui a annoncé cet été un plan de 100 millions de dollars à cet effet auprès d’un consortium d’entreprises et d’universités d’Afrique du Sud. La National Public Radio américaine se penche sur le cas de la société Afrigen, qui travaille à émuler le vaccin de Moderna et doit à terme devenir un centre pilote de formation pour le reste du continent. L’enjeu est important pour l’Afrique, alors que des vaccins ARN sont en cours de développement dans un grand nombre d’indications – y compris des maladies régionales comme Ebola ou le paludisme.
Pourquoi ce n’est pas gagné. Contrairement à Pfizer, Moderna a indiqué que le laboratoire renonçait à faire jouer sa propriété intellectuelle dans les pays à revenus modestes, ce qui rend son vaccin en théorie plus facile à fabriquer. Mais beaucoup d’informations technologiques ne sont pas dans le domaine public. Le plus grand défi consiste non pas à produire l’ARN messager, mais son vecteur: les nanoparticules de lipides qui transportent l’antigène. Aussi bien Moderna que Pfizer-BioNTech ont annoncé leur intention d’installer des usines de production en Afrique. Des négociations sont en cours auprès de l’OMS pour approfondir la coopération et faciliter le transfert de technologie.