Peut-on en finir avec la grave pénurie de médicaments en Suisse?

La pénurie de médicaments s’aggrave en Suisse. Début février, 125 produits considérés comme vitaux étaient en rupture partielle ou totale — c’est 135 fin mars et 156 début avril. Et cela ne vaut que pour les substances les plus essentielles. Globalement, plus de 1000 produits manquent à l’appel (voir graphe ci-dessus). Une pénurie plus marquée que lors du pic d’avril-mai 2020, en pleine pandémie.

Cette situation problématique a poussé la Confédération à créer une «task force pénurie de médicaments» début février. Son but: trouver des solutions à court terme. Mais les mesures proposées peuvent au mieux «détendre la situation ponctuellement», de l’aveu même de l’Office fédéral pour l’approvisionnement économique du pays (OFAE).

Pourquoi on en parle. Face à cette situation globale de plus en plus tendue, un collectif a décidé d’agir et de lancer une initiative populaire le 4 avril 2023 pour améliorer la sécurité de l’approvisionnement médical. Une démarche d’autant plus urgente que d’après un sondage réalisé en mars par le site Comparis, un ménage suisse sur quatre a été touché par une pénurie ces six derniers mois.

Un serpent de mer. Les alertes pénurie ont pris de plus en plus d’ampleur depuis le début des années 2000. Si les cantons sont à la manœuvre en termes d’approvisionnement des médicaments, Berne a souvent cherché à améliorer la donne: