La pomme de discorde. Quand le coronavirus cherche à pénétrer une cellule, sa protéine Spike — la spicule portée à sa surface — change de forme pour déclencher la fusion des membranes. Les trois chercheurs des NIH impliqués dans la querelle de brevet ont mis au point la séquence d’ARN qui permet de synthétiser la protéine Spike dans un état stable de «préfusion», par ajout de deux mutations spécifiques.
La protéine Spike ainsi stabilisée est plus aisément détectable par le système immunitaire, ce qui permet de l’utiliser dans un vaccin. Ce sont d’ailleurs des équipes des NIH et d’autres grandes universités américaines qui ont fait cette découverte, publiée en 2017, en travaillant sur le coronavirus du Mers.
Dans une interview à la MIT Technology Review, le PDG de Moderna Stéphane Bancel affirme que son équipe de recherche et celle du NIH ont toutes les deux travaillé en parallèle sur la séquence d’ARN à utiliser en vue d’un vaccin Covid-19, en tout début de pandémie. Et que l’apport du NIH sur ce point n’a pas été déterminant, les deux équipes ayant abouti au même résultat.