Ce qu’on peut en dire. Le médicament, substitut à un déficit d’hormone thyroïdienne, peut aisément déboucher sur une hyper ou une hypo-thyroïdie en cas de dosage inadapté. De quoi justifier quelques précautions en cas de modification de formule, même légère — en l’occurrence, un simple changement d’excipient. Or, si l’essai mené par Merck pour évaluer le profil d’absorption de son Levothyrox a mis en évidence une bioéquivalence globale avec l’ancien, à l’échelle de la population d’étude, il a aussi montré l’existence de variations individuelles majeures.
En somme, le laboratoire est soupçonné de s’être retranché derrière cette méthodologie, parfaitement réglementaire mais défaillante, en sachant que sa nouvelle formule était difficilement substituable à l’ancienne. En Suisse, la transition s’est opérée un an après la France et n’a semble-t-il posé aucun problème, sans doute à cause de plusieurs facteurs combinés: une population plus réduite, des médecins déjà sensibilisés, une meilleure information aux patients, et la possibilité de se rabattre sur un autre médicament.