Les utopistes de la jeunesse éternelle veulent leur propre Etat

Bioentrepreneurs et cryptolibertariens veulent s'affranchir des règles encadrant les essais cliniques pour tester médicaments et autres thérapies susceptibles de ralentir le vieillissement, voire de prolonger la vie.

Le Monténégro deviendra-t-il le premier pays anti-aging friendly? | Keystone/ Erdem Sahin

Le rêve de la jeunesse éternelle est aussi vieux que la civilisation. C’est même l’objet d’un des plus anciens récits connus: L’épopée de Gilgamesh (vers 1800 avant J.C.). Les progrès récents de la biologie moléculaire donnent depuis quelques années un coup de jeune à ce vieux mythe. Et il séduit de plus en plus d’entrepreneurs des cryptomonnaies, comme l’inventeur d’Ethereum Vitalik Buterin, mais aussi des biohackers — qui utilisent des outils de biologie généralement réservés aux institutions et entreprises.

L’enthousiasme est tel qu’ils songent maintenant à créer leur propre Etat, comme le raconte la MIT Technology Review, qui a suivi ces fans de la vie éternelle dans une conférence haute en couleur, qui vient de s’achever dans une station balnéaire du Monténégro et a réuni près de 800 personnes.

Pourquoi c’est intéressant. Les gains phénoménaux de l’espérance de vie, acquis surtout au 20e siècle grâce à la médecine, peuvent-ils encore être prolongés? Certains le pensent, y compris des chercheurs sérieux comme David Sinclair, professeur de génétique à l’Université d’Harvard. Deux écoles se dessinent: ceux qui pensent que de nouvelles stratégies médicales et biologiques sont de nature à prolonger la vie en bonne santé, et ceux qui croient possible de faire reculer la mort.

Dans les deux cas, reste la difficulté de mener des essais cliniques qui devraient non seulement durer des décennies… mais sont quasi impossibles à organiser, le vieillissement n’étant pas reconnu officiellement comme une maladie. D’où l’utopie (ou la dystopie) libertarienne des participants de la conférence de créer leur propre Etat, pour s’affranchir des règles usuelles des tests cliniques.

A lire sur MIT Technology Review (anglais)