Une piste de traitement. En plus d’avoir mis le doigt sur le lien causal entre la perte du chromosome Y et une kyrielle de pathologies, les experts ont découvert une piste de traitement. Il semblerait qu’un inhibiteur du facteur de croissance TGF-β1 — une piste de traitement déjà à l’étude dans certains cancers — freine le processus pathologique chez la souris. D’où la perspective, encore à asseoir, de prendre en charge une partie des troubles cardiaques liés au vieillissement chez l’homme.
Les hommes perdent leur chromosome Y en vieillissant, et cela nuit à leur cœur
Avec le temps, va, tout s’en va! Dans son fameux refrain, Léo Ferré pensait aux souvenirs sûrement, aux cheveux peut-être. Mais avait-il pensé aux chromosomes? Des chercheurs de l’Université de Virginie (Etats-Unis), plus pragmatiques que le chansonnier français, y ont pensé. Dans une étude publiée à la mi-juillet 2022 dans Science et rapportée dans la partie magazine de la revue, ils ont démontré chez la souris que la perte du chromosome Y (masculin) dans les cellules du sang conduisait à des décès plus rapides et que le même phénomène pourrait être à l’œuvre chez l’homme. En cause: un risque accru de trouble cardiaque.
Ce qu’ils ont fait. A l’aide du ciseau moléculaire Crispr-Cas9, les chercheurs ont retiré les chromosomes Y d’un échantillon de globules blancs, dans une proportion analogue à ce qui se produit avec le vieillissement humain. Ces cellules modifiées ont ensuite été greffées à une population de 38 souris mâles, qui se sont avérées plus susceptibles de développer des pathologies cardiaques. Certains globules blancs dépourvus de chromosomes Y se fixent dans les tissus du muscle cardiaque et y favorisent l’apparition de fibroses, facteur de risque d’infarctus. En somme, le cœur est affaibli et la durée de vie est limitée.