Ebola peut se réveiller après plusieurs années chez un survivant
Après cinq ans d’absence, le virus Ebola a frappé la Guinée entre janvier et juin 2021. Bilan: 23 infections, 12 morts et un gros point d’interrogation. Etait-ce une coïncidence que le virus sévisse à seulement 200 kilomètres de l’épicentre de la tragique épidémie de 2013-2016? Non, répondent aujourd’hui des chercheurs guinéens dont les travaux ont été publiés dans Nature. En passant au crible le génome du virus de douze patients infectés en début de chaîne de transmission, ils ont découvert que c’est la même souche virale qui a causé les deux événements épidémiques. Le virus est resté en dormance dans les fluides corporels d’un survivant avant de se réveiller cinq à sept ans plus tard.
Pourquoi c’est étonnant. La survenue d’une épidémie d’Ebola est plus volontiers associée au passage du virus de l’animal sauvage à l’humain qu’à une résurgence chez d’anciennes personnes infectées. On savait toutefois que le virus pouvait rester latent jusqu’à 18 mois chez des personnes guéries, mais c’est la première fois qu’une si grande période de dormance est identifiée. Et ce n’est pas une bonne nouvelle, relève Le Monde, lorsqu’on sait qu’en Afrique de l’Ouest, il existe une dizaine de milliers de survivants de la maladie. Ces nouvelles données devraient faire évoluer les protocoles de suivi des anciens malades.