Ce qui est supprimé dès le 17 février. La plupart des restrictions sanitaires sont levées. Dans le détail, les mesures suivantes tombent dès le 16 février à minuit:
le port du masque obligatoire dans les magasins, les salles des restaurants et dans les installations, établissements et manifestations accessibles au public;
le port du masque obligatoire au travail;
les restrictions d’accès par le biais du certificat Covid (règles dites des 3G, 2G et 2G+) dans les cinémas, théâtres, salles des restaurants et manifestations;
l’obligation d’obtenir une autorisation pour les grandes manifestations;
les restrictions relatives aux rencontres privées;
la recommandation de télétravail (mais les mesures de protection pour les personnes les plus vulnérables sont maintenues jusqu’à fin mars);
Les mesures sanitaires appliquées aux frontières pour entrer sur le territoire suisse sont levées.
Ce qui reste jusqu’à fin mars. Deux mesures demeurent jusqu’au 31 mars:
L’isolement — de cinq jours au moins — s’applique toujours aux personnes testées positives.
Le port du masque demeure obligatoire dans les transports publics et dans les établissements de soins. Sauf pour les résidents des EMS.
Ces deux éléments nécessitent que la situation particulière soit maintenue jusqu’à cette date. La véritable fin de la gestion de crise par l’exécutif fédéral sera donc pour le 1er avril.
Dissolution de la task force. C’est également le 31 mars que le mandat de la task force de la Confédération prendra fin. Un arrêt deux mois plus tôt que prévu, à la demande des membres de ce conseil scientifique consultatif.
Un pas décisif. Pour Ignazio Cassis, président de la Confédération,
«avec la révocation de la majeure partie des mesures sanitaires, nous effectuons un pas décisif vers la normalité. Nous tirons également un bilan positif des décisions prises ces deux dernières années pour lutter contre l’épidémie.
D’après les informations à notre disposition, l’évolution positive de l’épidémie devrait se poursuivre, surtout avec l’approche du printemps.
Pour autant, il nous importe de continuer à protéger les personnes vulnérables et donc de rester prudents. Le retour à la normalité de doit pas faire peur, mais ne doit pas non plus générer trop d’optimisme.»
Alain Berset, conseiller fédéral en charge de la santé, a de son côté salué les efforts fournis ces 23 derniers mois:
«En deux ans, nous sommes passés par presque tous les états possibles et imaginables. Il est encore trop tôt pour tirer un bilan complet, mais je constate que j’ai porté 85 fois des projets Covid en séance du Conseil fédéral et que 71 fois, nous avons communiqué nos décisions après. C’est un immense travail qui a été accompli.
Il nous faut encore protéger les plus vulnérables, c’est pourquoi nous gardons le masque obligatoire dans les transports et les établissements de soins. Mais au plus tard à la fin mars, ce sera véritablement le retour à la situation normale. Dès le 1er avril, les cantons devront reprendre la main.»
Les nuances. Les décisions du jour ont également un effet sur différents outils et règles mis en place à la faveur de la crise.
Des certificats dans les cantons? Si l’usage domestique du certificat Covid tombe, il sera toujours nécessaires pour les voyages à l’étranger. Des certificats reconnus par l’Union européenne seront donc toujours émis à cette fin. Et les cantons pourront toujours imposer une obligation de certificat Covid sur leur territoire. Questionné à ce sujet, Alain Berset a expliqué qu’il s’agissait surtout «d’une question théorique». Mais offrir une telle possibilité aux cantons leur permet d’agir à leur guise en la matière.
La fin des tests systématiques? La Confédération ne financera plus de tests répétitifs dans les entreprises. Les établissements de santé, les EMS et les écoles (jusqu’à fin mars seulement) pourront tout de même encore bénéficier d’un tel financement pour leurs tests répétés. La raison évoquée pour ces secteurs est la circulation élevée du virus actuellement. Les tests individuels seront également pris en charge par la Confédération. Ces derniers ne devraient plus concernés «que les personnes ayant des symptômes», a relevé Ignazio Cassis.
Le nombre de tests quotidiens devraient donc drastiquement baisser ces prochains jours, rendant l’évaluation de la situation épidémiologique encore moins précise qu’elle ne l’est déjà. Pour Alain Berset, ce n’est pas un souci puisqu’aucun seuil maximum n’a été fixé pour intervenir: «seule une éventuelle saturation hospitalière nous pousserait à agir. Mais une surcharge hospitalière n’est pas envisagée».La fin des aides? Avec la levée des restrictions, les aides financières tombent également dès le 17 février. A l’exception «des personnes travaillant dans le secteur des manifestations et dont l’activité lucrative est considérablement restreinte», jusqu’au 30 juin. Le Conseil fédéral est soulagé d’en finir avec le soutien économiques:
«La suppression rapide des mesures devrait permettre d’économiser plusieurs centaines de millions de francs sur les montants prévus.»
La question qui fâche. Le Conseil fédéral «libère» la population des contraintes, mais garde en fait la main encore six semaines. Comme il n’existe aucune base légale pour pouvoir maintenir l’obligation du port du masque dans les transports et la mise à l’isolement des personnes infectées au niveau national, il est nécessaire de prolonger cet outil juridique.
Cela permet également à l’exécutif de reprendre la main plus facilement en cas de besoin ces prochaines semaines. Le véritable jour de la liberté, ce sera donc pour le 1er avril.