Les mesures. Les nouvelles restrictions ont été prises à compter de mardi 22 décembre et seront valables pour un mois, jusqu’au 22 janvier. Un bilan intermédiaire sera fait au 30 décembre, qui pourrait déboucher sur de nouvelles restrictions au besoin.
La population est appelée à rester à la maison dans la mesure du possible, limiter les contacts et éviter les déplacements non essentiels.
Les restaurants seront fermés, y compris pendant les fêtes. Les offres à emporter et les services de livraison pourront continuer à fonctionner.
Les établissements culturels (musées, galeries, cinémas, bibliothèques, jardins botaniques, zoos, casinos, salles de jeu…) et sportifs seront fermés.
Les restrictions sur les commerces demeurent, avec une fermeture les dimanches et jours fériés et à 19 heures les jours ouvrables. La capacité d’accueil est encore restreinte. Les boulangeries et pharmacies pourront ouvrir le dimanche et jours fériés.
Ces décisions se justifient par la situation épidémique désastreuse de la Suisse, avec une dynamique haussière (Re = 1,13 en Suisse ce jour) et un niveau de circulation élevé. Alain Berset:
«C’est trois fois plus haut que l’Espagne, presque trois fois plus que la France ou la Belgique. On est bien trop haut!»
Ces derniers jour, les hôpitaux du pays ont alerté à plusieurs reprises sur le risque de reprise épidémique violente à l’issue des fêtes, alors que les taux de remplissage en soins intensifs sont encore très élevés.
Le ski. Le Conseil fédéral n’a visiblement pas souhaité toucher à ce totem, et préféré laisser la main aux cantons. Il n’en demeure pas moins que les autres mesures s’appliquent aux domaines skiables (restaurants fermés, commerces restreints, port du masque obligatoire) et que des plans de protection adaptés doivent être mis en place.
Alain Berset, sur la perspective que les Suisses aillent skier malgré tout:
«Réfléchissez bien. Parce que les hôpitaux sont pleins et voir beaucoup de monde sur les pistes pose le risque de voir augmenter les accidents.»
En réponse à une question, le Conseiller fédéral en charge de la santé indique avoir lui-même renoncé au ski pour ses propres vacances.
Les tests rapides étendus. Les tests rapides (antigéniques) étaient jusqu’à présent réservés aux personnes manifestant des symptômes. A compter du 21 décembre, ils seront accessibles à tous (sans être remboursés) et pourront être intégrés aux plans de protection des cantons.
L’idée est de pouvoir utiliser un test rapide à très courte échéance avant une visite, pour s’assurer qu’on n’est pas contagieux. Alain Berset
«Un test rapide peut être utilisé par exemple avant une visite dans un EMS ou à l’hôpital. On peut considérer que c’est valable pour la journée, mais pas dès le lendemain.»
Les exceptions. Les cantons pourront décider de de garder les restaurants, bars, boites de nuit, établissements sportifs et culturels s’ils se trouvent dans une situation épidémique maîtrisée. Deux critères «déterminants»:
- Le canton doit avoir taux de reproduction effectif du virus inférieur (Re) à 1 durant au moins sept jours consécutifs. Voir les Re par canton sur le site de l’OFSP.
- Le canton doit aussi avoir une incidence de nouveaux cas, (moyenne glissante sur 7 jours), inférieure à la moyenne suisse durant au moins sept jours consécutifs.
Les cantons romands, qui maintiennent encore de peu une dynamique épidémique à la baisse, sont concernés par cette exception. Genève, le Valais et Vaud ont déjà annoncé maintenir leurs restaurants ouverts.
Alain Berset:
«Il y a une possibilité d’assouplir ces règles dans les cantons où la situation est bonne. Mais il ne faut pas donner trop d’espoir avec ça: ça ne va plus être très long avant que la situation reparte à la hausse aussi dans ces cantons.»
En réponse à une question, le ministre de la santé estime que «c’est une question de jours» avant que les cantons qui font figure d’exception ne retombent dans le cas général.