«La stagiaire, tu pourrais lui tenir le gland?» Aux HUG, des étudiantes à l’assaut du sexisme
«A chaque fois que tu fais une erreur, tu enlèves un vêtement.» Ces mots sont ceux d’un chef de clinique d’un hôpital romand. Ils sont extraits de 36 témoignages d’étudiants en médecine de l’Unige, victimes ou témoins de comportements sexistes en milieu médical, souvent durant leurs stages. Ces retours, récoltés par deux étudiantes genevoises, font aujourd’hui l’objet d’une campagne de sensibilisation diffusée aux HUG et à la faculté de médecine. Du côté estudiantin, la réponse s’organise.
Pourquoi on en parle. Dans un milieu très hiérarchisé où les postes de cadres restent en majorité occupés par des hommes, où la démarcation entre vies professionnelle et privée est parfois ténue et où le rapport au corps est quotidien et intime, le sexisme est une problématique identifiée de longue date. Mais en 2021, les surnoms dégradants, les blagues sexistes et les humiliations en tous genres ne passent plus auprès d'un nombre grandissant d'étudiants.