Une précision utile. La décision de la HAS ne vise pas à remettre en cause la balance bénéfices-risque favorable des vaccins de Pfizer et Moderna, considérée par les autorités françaises comme favorable à tous âges au regard du risque Covid-19 – les deux permettant d’éviter les formes graves dans plus de 90% des cas et participant au contrôle de l’épidémie, dans un contexte de résurgence européenne. Mais elle vise à employer les vaccins à disposition de la façon la plus sûre possible.
L’étude en question. Conduite par Epi-Phare, une structure publique ayant accès à l’ensemble des données de vaccination et d’hospitalisation françaises, la nouvelle étude visait à mieux définir le risque de myocardite ou péricardite (inflammation du muscle cardiaque ou de sa membrane) après injection d’un vaccin ARN. Elle confirme l’existence d’un léger sur-risque, déjà identifié depuis plusieurs mois, et permet surtout de le quantifier avec des données de bonne qualité. Celui-ci, très faible dans l’absolu, s’avère cinq fois plus élevé pour le Moderna que pour le Pfizer.
Chez les jeunes hommes de 12 à 29 ans, la vaccination avec Moderna a ainsi été à l’origine de 132 cas de myocardite-péricardite supplémentaires par million de doses administrées – soit environ 2000 cas en tout pour la France. Comme elles risquent d’affaiblir le muscle cardiaque sur la durée, les myocardites font l’objet d’un suivi et d’une prise en charge médicale attentive. Ces myocardites connaissent une évolution clinique favorable pour la grande majorité d’entre elles, et aucun décès n’est à rapporter.